L’exposition « Max Charvolen » à la galerie AL/MA présente des œuvres récentes du peintre et une plus ancienne, à travers lesquelles il poursuit sa démarche picturale singulière, entre la troisième et la deuxième dimensions. La pratique de Max Charvolen prend en effet sa source dans une formation à la fois en peinture et en architecture, un double cursus qui guide particulièrement son travail depuis la fin des années 1970. Né à Cannes et formé à Nice, centre dans les années 1960 du développement de mouvements avant-gardistes tel que le Nouveaux Réalisme et Fluxus, Max Charvolen participe à la fin de cette décennie au mouvement incarné par les groupes Support-Surface, Textruction, INterVENTION, ou encore le Groupe 70 qu’il cofonda, dont l’enjeu était l’analyse et la critique du statut même de la peinture, de ses outils et objets.
Peintures de Max Charvolen à la galerie AL/MA
Les actuels travaux de Max Charvolen s’inscrivent dans la démarche qu’il développe depuis la fin des années 1970, lorsqu’il commence à s’interroger sur la représentation, le support, la trace, l’arrachement et la reconstruction non plus en se concentrant sur les objets de la peinture mais en se confrontant au cœur de celle-ci selon un procédé très personnel. Pour cela, l’artiste investit des lieux, intervient directement sur le bâti, pour y relever des éléments architecturaux et renverser le principe classique de la perspective : il ne s’agit plus de passer de la deuxième à la troisième dimension, mais au contraire de ramener la troisième dimension à la deuxième.
Max Charvolen, de l’architecture à la peinture
Les œuvres de Max Charvolen résultent d’un processus singulier : les surfaces investies sont d’abord recouvertes de toiles collées, qui sont ensuite peintes selon des codes de couleurs. Puis, au terme d’une durée plus ou moins longue, cette toile est retirée : elle constitue la mise à plat de la réalité tridimensionnelle du lieu. Ainsi, la toile, et toutes ses caractéristiques, forme, dimension, couleur, texture, sont déterminés par le lieu choisi, l’œuvre naît du rapport avec ce dernier. Ainsi, parmi les autres réalisations présentées dans l’exposition, des œuvres récentes réalisées en 2018, une œuvre plus ancienne de 2005, a été réalisée dans l’escalier de la première galerie AL/MA, qui se situait rue de la Valfère à Montpellier. A travers elle, Max Charvolen revisite les lieux en appliquant sur un nouveau mur l’empreinte d’un vieil escalier.
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