Matt Saunders
Matt Saunders
Pour son nouveau film d’animation, Matt Saunders a assemblé des milliers de dessins réalisés à l’encre sur mylar (film polyester) en un tourbillon de courtes scènes brouillées et décentrées, provenant de sources variées. L’œuvre est inspirée d’extraits de «films perdus» non identifiés, et des systèmes de fiches de classement. Plutôt qu’une vision stable, l’artiste propose un champ silencieux et mouvant de petits gestes et de moments fugitifs, évoluant dans son rapport presque compulsif avec ce qui caractérise le film.
Au sous-sol, sont exposés ses portraits d’anciens acteurs des séries d’œuvres Agents et Crowds. Ces grandes épreuves photographiques sont produites sans appareil photo. L’artiste part de peintures combinant huile, encre, peinture en spray et scotch sur du mylar ou du lin. Utilisées comme des négatifs, ces peintures sont posées sur du papier photographique dans la chambre noire. La lumière passe au travers et expose directement le papier, qui est ensuite développé. Comme le dit l’artiste, «ces peintures-ersatz entraînent leurs sujets dans un dialogue critique et émotionnel avec leurs matériaux».
Passageworks est un film d’animation sur trois écrans, composée de dessins scannés. L’artiste utilise ici la technique de la rotoscopie, qui permet de redessiner image par image une action filmée en prises de vues réelles. Annonçant les œuvres récentes, cette animation navigue entre plusieurs scènes, notations et manières de dessiner.
Les vieux films d’avant-garde et les archives télévisuelles sont les principales sources d’inspiration de Matt Saunders. Il déplace cette iconographie cinématographique dans des peintures, elles-mêmes transformées en photographies ou en films d’animation. Ces formes hybrides questionnent l’appréhension des images suivant les médiums et l’expérience du spectateur.
Vernissage
Vendredi 27 mai 2011
critique
Matt Saunders