ART | EXPO

Matisse Now

10 Mar - 23 Avr 2016
Vernissage le 10 Mar 2016

Quelles sont les réminiscences de l’oeuvre de Matisse sur la création contemporaine ? C’est cette question que soulève l‘exposition Matisse Now. Par son inventivité et sa minutieuse observation du quotidien, Matisse a atteint une forme d’universalisme sans cesse rejoué par les artistes aujourd’hui.

A travers les œuvres sur papier de quatre artistes d’aujourd’hui, l’exposition révèle la filiation, plus ou moins revendiquée, entretenue par chacun de ces artistes avec l’oeuvre d’Henri Matisse.
Henri Matisse, qui dessinait continuellement ce qui l’entoure – femmes, plantes, intérieurs etc. – a fait du dessin l’élément qui sous-tend l’ensemble de son oeuvre. Le choix des cinq dessins de l’exposition témoigne de la multiplicité de techniques et du renouvellement constant dont il fait preuve : encre de Chine, crayons, ligne claire ou modulée, espace saturé, blanc de la feuille générateur de lumière, simplification des traits aux limites de l’abstraction.
Davantage perçue comme un rapport sensible au monde, l’influence de Matisse sur les artistes contemporains de l’exposition laisse apercevoir l’assimilation de son oeuvre, que les quatre artistes ont tous en commun, dans des démarches pourtant tout à fait différentes.
Des premiers Masquages ou Fenêtres des années 1970 jusqu’à aujourd’hui, Pierre Buraglio a toujours entretenu le lien avec l’oeuvre de Matisse, à sa façon, tout à la fois ironique et respectueuse. La série des Dessins d’après est emprunte de cet esprit, synthétique et ludique. Matissien, Pierre Buraglio l’est dans son attachement à la réalité, celle de son environnement et celle des matériaux utilisés.
Rapport au modèle dont se rapproche Frédérique Lucien avec la suite « Il » et qui aborde également la notion du décoratif dans la série des Feuiller où sont combinés trames et motifs abstraits avec des aplats colorés découpés issus de formes végétales.

Le papier peut aussi devenir le matériau coloré, découpé, déchiré, comme chez Stéphane Bordarier et Pierre Mabille pour qui l’exposition a été prétexte à une série inédite de papiers découpés. On y reconnaît sa forme caractéristique qui est ici mise à mal par un savant système de contrastes et de contre-formes colorés. La série des papiers déchirés de Stéphane Bordarier questionne quant à elle, la radicalité du geste de Matisse : découper à vif dans la couleur. Comme dans ses tableaux où la forme est déterminée par la contrainte technique (le temps de séchage de la colle mêlée aux pigments), Stéphane Bordarier circonscrit ici la forme par le déchirement.
Les oeuvres de l’exposition sont autant de « pas de côté », où l’on retrouve le découpage, le matériau coloré, le modèle, le végétal, la ligne, le work in progress.

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