Mathis Gasser
Mathis Gasser
Appartenant à la génération Internet, Mathis Gasser vit dans un monde de l’image. Sa production foisonnante et le format standard de ses pièces renvoient au flux des milliers d’images, vignettes et icônes passés au crible de son Å“il sur son écran d’ordinateur.
Dans le contexte d’une société glissant vers le tout numérique et iconographique, les images reprises par Mathis Gasser sont elles-mêmes déjà le résultat d’une succession de reproductions et transpositions. En se saisissant à son tour par la peinture de ce flux d’images, il les réarrange indéfiniment en tout autant de fictions.
En puisant les références de ses thèmes dans des sources existantes, telles qu’affiches, couvertures de livres, séries télévisées, films ou encore jeux vidéo, Mathis Gasser pourrait bien relancer les stratégies de l’appropriation picturale. Certains artistes sont également des références évidentes au coeur de son travail, tels que Georges Folmer, Wassily Kandinsky, Fernand Léger, Atsuko Tanaka. Il lui arrive aussi toutefois de créer ses propres images. Dépassant par ailleurs la posture détachée qui appartient habituellement à la citation et à la copie, Mathis Gasser se démarque en cela de la pure démarche d’appropriation.
Les problématiques qu’il aborde par le biais de ses séries à thème indiquent un point de vue critique sur les dérives pluridimensionnelles de la société capitaliste actuelle. La série de portraits en pied Heroes and Ghosts, regroupant des figures d’antihéros – commencée en 2007 et toujours en développement– est emblématique de son regard décalé, d’une critique non frontale préférant les digressions, dessinant les contours d’un monde différent en forme d’alternative. La science-fiction, ses récits des possibles futurs et sa très riche iconographie font aussi partie de ses thèmes de prédilection. De plus, parallèlement aux investigations critiques qu’il mène sur la société contemporaine, Mathis Gasser prête aux images une influence profonde sur notre subconscient, une sorte d’effet subliminal culturel.
Accéder à l’exposition conjointe
Exposition Marta Riniker-Radich