Communiqué de presse
Masayoshi
Masayoshi
Masayoshi peintre et sculpteur japonais, tel Janus a deux faces (et deux vies). Voire plus ! Ne signe t-il pas de son seul prénom Masayoshi ? sans compter qu’il a pratiqué le kendo et la cérémonie du thé (sado) autant que la peinture qu’il a commencé dès l’enfance qu’il passe sur deux petites îles du sud du Japon, Ogasawara et Okinawa.
Il vit entre Paris et le Japon après avoir voyagé dans le monde entier : nourri par des influences artistiques plurielles, il aime faire le «lien» entre les valeurs ancestrales de son pays et le japon contemporain ; ce lien il le matérialise par les cordes très caractéristiques dont il ceint ses sculptures en papier et acrylique, leur conférant une originalité certaine et accentuant leur forme incertaine…
Les Occidentaux n’y voient en tout cas pas la même chose que les Japonais. Reprenant la tradition des Jomôn qui furent les premiers occupants du territoire japonais et les premiers potiers au monde avec ce que l’on nomme «poteries de cordes».
Masayoshi transpose la technique de ces poteries décorées de cordes que l’on peut voir dans de nombreux musées. Ses oeuvres composées de matériaux naturels et traditionnels de France et du Japon, toiles brutes, ficelles, papier chiffon fait à la main, donnent vie à des formes brutes incantatoires, élaborées dans une extrême simplicité qui confine au dépouillement comme si l’artiste dans la course de ses voyages successifs tenait à se dépouiller de tout ce qui est superflu…
D’autant plus que les deux versants artistiques (l’ancien et le moderne) de Masayoshi semblent indissociables et s’entremêlent tels ces cordages tressés omniprésents pour marier l’héritage du pays du Soleil levant avec l’ époque contemporaine. «Pas question de refaire de l’ancien, pas question non plus de perdre la mémoire de ma culture», souligne l’artiste.
S’il puise dans l’animisme et le Shintoïsme, Masayoshi se reconnaît également comme maîtres des artistes occidentaux : César, Armand, Cy Twombly, Aleshinsky, Wols, Pierre-Marie Brisson, peintre français en vogue aux Etats-Unis et aux Japon dont il fut
l’assistant.
Mû par son exigence de dépasser tout enfermement, Masayoshi qui a eu une carrière avérée de designer crée aussi bien des tableaux que des sculptures. Masayoshi choisit des couleurs inspirées de la cérémonie du thé (sado) en relation avec la nature et de l’encre noire, la couleur «Dieu» qui domine toutes les autres couleurs et peut les effacer. Il se mue en Dieu des
commencements et non des commandements, laissant toute interprétation ouverte ; il est gardien des « portes » (januae) en perpétuant les traditions mais ses portes artistiques sont ouvertes…
Et c’est ainsi que l’on débouche sur les compositions récentes de l’artiste en caoutchouc synthétique et plastique (zen noir) qui nous surprennent d’autant plus que l’on ne s’attend pas à cette orientation de la part d’un artiste baigné par le shintoïsme, le
chamanisme et la civilisation des Jômon ! Les apparences sont trompeuses.
En regardant attentivement les lignes et les volumes de ces zen noirs on retrouve le geste du pinceau et le relief d’écritures anciennes du trait à l’encre noire transposé dans un autre matériau. Totémique et mystérieux, l’univers de Masayoshi vous pénètre insidieusement en profondeur, vous incite à vous débarrasser de toute hâte et invite à la contemplation et au silence.