L’exposition « Más sol que sombra » » à la galerie parisienne Les filles du calvaire dévoile une nouvelle série de toiles et de dessins de Paz Corona à travers laquelle l’artiste franco-chilienne poursuit son exploration formelle du portrait.
Paz Corona explore les possibilités formelles du portrait
Qu’il s’agisse de toiles brossées ou de dessins, l’ensemble des œuvres de Paz Corona est consacré au portrait. Des visages fixés de face et des corps entiers, le plus souvent nus sont représentés d’un trait franc et vif, parfois violent. Le geste ardent de Paz Corona semble refuser tout élément accessoire pour accéder directement au cœur de son sujet : l’identité profonde de ses modèles.
Des portraits esquissés qui sondent le cœur de leurs modèles
Les portraits de Paz Corona vise une intensité qui, une fois atteinte, laisse place à un traitement plus minutieux et fin qu’il n’y paraît, un patient travail des formes et des tons en glacis, par couches successives. Dessins comme peintures se caractérisent par un aspect inachevé. Ainsi le dessin Eros 2, réalisé au fusain et à la craie sur papier, portrait d’une femme dans une attitude d’abandon, les yeux fermés, est une ébauche : le corps n’est défini que par une simple ligne esquissée et le visage, plus travaillé, modelé par des ombrages, est encore entouré de traits griffonnés.
La peinture de Paz Corona est guidée par des projections mentales
On retrouve le même inachèvement dans le dessin au graphite et à l’huile sur papier Eros couronné de roses 10 et dans les tableaux à l’huile sur toile de la série Neró, dans lesquels les corps sont semblables à des sculptures amputées. La démarche de Paz Corona repose précisément sur les effets de l’inachevé car elle se nourrit de subjectivité et suit le fonctionnement de l’esprit, se laissant guider par des associations d’idées, des projections mentales, des souvenirs ou des rêves.
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