L’exposition « Les années New York » à la galerie Patricia Dorfmann, à Paris, proposée par Lucas Djaou, commissaire de l’exposition, rassemble une vingtaine d’œuvres de Maryan issues de sa période dite américaine : des peintures sur toile et des dessins sur papier qu’il a réalisés aux Etats-Unis, à New York, où il a vécu de 1962 à son décès en 1977. On redécouvre ainsi l’univers torturé d’un artiste qui resta toute sa vie marqué par son enfance et son adolescence brisées par la Seconde Guerre mondiale et par la déportation dans les camps de concentration dont il ressortit blessé.
« Les années New York » : la période américaine de Maryan
L’œuvre de Pinchas Burstein dit Maryan a évolué au gré de ses déplacements, de sa Pologne natale à l’Allemagne, puis à Jérusalem, Paris et finalement New York. Son style varie de l’abstraction à la figuration et témoigne d’un goût pour le grotesque, exprimant à travers des personnages aux couleurs vives et aux postures excessives, violentes et outrageuses un profond sens du tragique. Telle une Commedia dell’arte version pop, la galerie de personnages peints par Maryan prend l’allure d’un exorcisme de blessures ineffaçables.
Maryan, une œuvre picturale où le grotesque se mêle au tragique
Souvent sans titre, les Å“uvres de Maryan, peintures à l’huile ou acrylique sur toile et pastels à l’huile sur papier, montrent des figures déformées, pliées en d’improbables positions, aux bouches riant de désespoir, aux orifices débordant de matières indéfinissables… Ainsi la série dite Napoléon, réalisée entre 1973 et 1974 et typique des « années New York » de l’artiste. L’œuvre provocante et troublante de Maryan renvoie avec violence à la cruauté du monde, elle la met à nu avec le réalisme le plus cru, en même temps qu’elle exprime toute la douleur et la révolte de ceux qui l’ont subie au plus profond de leur chair.