L’exposition « White Blood, Blue Night » au centre d’art contemporain La Traverse d’Alfortville réunit les œuvres de vingt artistes contemporains qui ont en commun d’incarner une forme de résistance face aux savoirs dogmatiques et aux normes oppressives.
« White Blood, Blue Night » s’inscrit dans la logique de résistance
Avec son titre « White Blood, Blue Night » (Sang blanc, nuit bleue) aux allures d’incantation mystérieuse, l’exposition est placée sous le signe des sorcières, en tant que figures de résistance aux pouvoirs dominants. Organisée à la manière d’un cercle magique à l’intérieur duquel les œuvres sont présentées comme des vecteurs d’énergies, elle rassemble des installations, sculptures, photographies, dessins qui abordent les thèmes du soin, de la spiritualité, du corps, de l’écologie, de la politique, de l’histoire, de l’économie, du féminisme, de la sexualité et du genre.
L’installation Let It Ggod (Santa Table) de Vidya Gastaldon présente du mobilier déguisé : une table dont les pieds sont couverts de poils dessinés qui les transforment en jambes et reposent sur des verres à pied à l’envers semblables à des chaussures à talons, deux théières devenant des globes oculaires, l’ouverture d’un tiroir maculée de peinture rouge sang… L’œuvre s’inscrit dans un corpus artistique traitant de façon récurrente de la guérison, des éléments ou encore du cosmos.
De Jean-Luc Verna à Skall, des Å“uvres traitant du corps, du genre, de la spiritualité, de l’écologie…
L’œuvre Carte postale du passé de Jean-Luc Verna fait partie d’une série de transferts sur papier ancien de dessins réalisés sur des morceaux de papier usé puis photocopié et reportés sur une autre feuille. Des dessins qui apparaissent finalement comme des traces, évanescentes, menaçant de s’effacer, seulement rehaussées de crayon de couleur et de fards à paupières et rouges à lèvres, comme des échos au maquillage qui couvre le visage de l’artiste, lui aussi voué à disparaître.
La sculpture Envie de vie – (Soliflore) de Skall évoque par un amalgame de cheveux, de bijoux, de morceaux de porcelaine et de verre un objet rituel exotique. Inspiré par le chamanisme, les dieux africains et asiatiques comme par les objets usuels les plus banals qu’il détourne, le plasticien compose de singuliers totems, comme autant d’instruments d’un art qui se fait culte animiste.