Présentation
Martin Widmer, Jean-Christophe Blaser, Christoph Doswald, Arthur de Pury
Martin Widmer. Phénoménologie de l’irrationnel
L’œuvre de Martin Widmer se développe de manière extrêmement empirique, presque scientifique dans sa précision et dans la constante remise en question de la forme et du rapport à l’œuvre.
À elle seule, mais en même temps que celle de beaucoup d’autres artistes de sa génération, elle argue la condition contemporaine de l’art. Modernisme, postmodernisme et supermodernisme sont les fils historiques usités par l’un des auteurs, Jean-Christophe Blaser, pour inscrire cette œuvre dans l’histoire de l’art et de la société, tandis que Christoph Doswald qualifie la génération en question de néo-moderniste. Ils connaissent les enjeux du modernisme, reconnaissent l’existence du post-modernisme et proclament une place contemporaine pour l’art.
Martin Widmer, tout en usant de formes et d’images aux références effectivement modernistes mais aussi quotidiennes, met en jeu l’art dans son rapport à ce qu’il a de plus contemporain: une situation topographique associée à la condition nouvelle de l’art dans les institutions qui constituent le territoire artistique, un contexte technologique qui outrepasse la seule question des moyens pour conditionner les modalités de fonctionnement de toute chose, des références cinématographiques et littéraires dans un large répertoire qui nourrit l’imaginaire et l’analyse critique, un positionnement dans la réalité quotidienne à travers l’ingestion d’une imagerie et par une distanciation presque poétique.
Ces sources non exhaustives cumulées approchent l’œuvre d’une position quasi-sémantique et qui constitue le fondement de l’art finalement à travers les temps.