Réunissant plus de cent-cinquante créateurs européens, la Biennale Émergences 2018, au Centre National de la Danse de Pantin (CN D) sera l’occasion d’une plongée dans le design contemporain. Biennale des métiers d’art, de design et d’art contemporain, Émergences réunit les nouveaux concepteurs d’objet. Et s’il est un point commun entre la conception d’objets et la danse, c’est le geste. Car les objets naissent par le geste et induisent des gestes. Qui a leur tour conditionnent des usages. Laissant la part belle à la diversité, la Biennale Émergences 2018 ne s’en refuse par pour autant à souligner ses coups de cÅ“ur. Pour sa cinquième édition, le travail de la designer contemporaine Marlène Huissoud fera ainsi l’objet d’une mise en lumière. Rayonnant à partir de l’exposition collective « Interstices », l’exposition « Marlène Huissoud, un talent à suivre » présentera une partie de son vaste projet From Insects.
Exposition « Marlène Huissoud, un talent à suivre » : à la Biennale Émergences
Fille d’apiculteur, Marlène Huissoud est diplômée de la Central Saint Martins de Londres. Émergent et très professionnel, son travail a été exposé à la Villa Noailles en 2015. Ainsi qu’au Victoria and Albert Museum (Londres) en 2017, ou encore à la Design Week de Milan, en 2018. Sans oublier Design Miami Basel, Chamber New York ou encore Design Days Dubaï. Entre autres. Pourquoi un tel engouement ? Peut-être parce que Marlène Huissoud s’inspire des insectes, de leurs savoir-faire, pour composer ses pièces. Et notamment les matériaux qu’ils créent, de la propolis pour les abeilles, à la soie pour la chenille du bombyx. La collection From Insects – Bee Vessels incorpore ainsi de la propolis. Matériau aux propriétés proches de celles du verre, Marlène Huissoud est partie de propolis noire, qu’elle a travaillée comme du verre, en expérimentant différentes techniques traditionnelles. En résultent des objets sombres et brillants, aux allures organiques.
Des matériaux organiques et un design s’inspirant du savoir-faire des insectes
Industrieuses, les abeilles fabriquent la propolis pour édifier leurs ruches. Un savant mélange de cire et résine, aux propriétés antifongiques. Autre approche des compétences matérielles animales : la collection Cocoons (2017). Une gamme de mobilier utilisant des cocons du bombyx du mûrier, récoltés sans tuer l’insecte. Pour une accumulation de milliers de cocons de soie, vernis d’une couche de résine d’abeilles. Cabinet, console, banc… Les pièces de Cocoons ont la rondeur organique d’un monde mi-entomologique, mi-végétal. Autre série d’objets, Of Insects & Men s’attache pour sa part à combiner des fragments de verre, liés entre eux par de la résine d’abeilles. Les fragments sont issus d’une collecte de résidus verriers, réalisée auprès de diverses entreprises londoniennes. Une manière de concilier le naturel et l’industriel, en conjuguant des restes de ces deux mondes. Des constructions à la beauté magnétiques, à découvrir dans l’exposition « Marlène Huissoud, un talent à suivre ».