Communiqué de presse
Mark Lewis
Mark Lewis
Mark Lewis suit une logique de la fragmentation en disséquant les constituants du film pour en extraire les composants propres au cinéma. Selon Mark Lewis, il s’agit de donner à voir un « simulacre de cinéma ». Dans cette exploration du langage cinématographique jouant avec un cinéma passé, Mark Lewis travaille cette matière même qu’est l’image ainsi que sa réception. Il initie, en conséquence, un nouveau devenir du cinéma qui tisse des liens étroits avec la peinture et la photographie. Cet au-delà de l’image est alors à l’œuvre dans ces trois films qui donnent à voir les diverses problématiques abordées par Mark Lewis : les notions d’archéologie du quotidien, la question de l’urbanité et du paysage contemporain, les rapports entre figure et fond, entre art et cinéma.
En effet, interrogeant « l’architecture conceptuelle du cinéma », le film Rear projection: A Modernist Back Story met en exergue les relations entre figure et fond. Située sur un plateau de cinéma, Molly Parker, actrice de cinéma et de fictions télévisuelles, est debout, seule devant un écran sur lequel un paysage est projeté. Ce film questionne la dissociation de ces deux espaces spatio-temporels rappelant les artifices illusionnistes du cinéma hollywoodien tout en entrant en résonance avec certains portraits de la peinture de la Renaissance.
Dans le film Isosceles, les architectures disparates d’une même ville sont réunies dans un long travelling dont l’objet est une petite construction triangulaire, murée et noircie de gaz d’échappement. Par le déplacement lent et circulaire de la caméra l’artiste porte le regard d’un archéologue du quotidien sur ce bâtiment désaffecté, et questionne l’urbanisme anarchique dans lequel il s’insère.
Ces lieux de la réalité esquissent l’œuvre de Mark Lewis qui, à partir, de cette syntaxe travaille une autre vision du monde. Le film Spadina : Reverse Dolly, Zoom, Nude est entièrement composé d’incursions scopiques au sein d’une ville par des travellings et des zooms entre les feuillages d’un arbre et la façade d’un immeuble austère. Ce film plonge le spectateur dans un silence absolu concentrant par là son attention sur l’exercice du regard.
Mark Lewis use de cette gestualité du regard que proposent les pratiques cinématographiques en créant des passages et des liants entre des fragments d’histoire, des images du monde contemporain, matériaux de son œuvre.
critique
Mark Lewis