Communiqué de presse
Mark Geffriaud
Et Dixon
L’intérêt de Mark Geffriaud pour l’iconographie et la traversée des idées en images se dévoilait déjà dans Les Renseignements Généraux (dont l’une des occurrences fut présentée lors de « Speed Dating 2 »), un projet de livre aux formes aussi multiples que son nom peut le laisser présager, passant des tirages argentiques encadrés à la série de fascicules imprimés chacun à un seul exemplaire.
Un livre sans texte, conçu sur le mode de l’association d’images par jeu de correspondances formelles et abordant déjà la question du fragment aujourd’hui prépondérante dans l’oeuvre de Mark Geffriaud.
Quant à « Et Mason et Dixon », il s’agit d’une double exposition, dont le pendant se déroulera à la galerie Manet de l’Ecole des Beaux-Arts de Gennevilliers. Charles Mason et Jeremiah Dixon, astronome et géomètre anglais envoyés en Amérique en 1763 pour y tracer la frontière entre Nord et Sud, sont aussi les héros du roman éponyme de Pynchon, Mason & Dixon, paru en 1997.
Cette fameuse ligne marque l’importance de la représentation du monde sur le monde lui-même. Mark Geffriaud produit un papier peint qui court du mur de droite de Zoo galerie au mur de gauche de la galerie Manet. Composé de la répétition de documents affichés sur le mur de son atelier, ce panorama imprimé, loin de dessiner une quelconque chronologie, tient plutôt de la table des matières, annonçant un ensemble possible dont on ne percevrait ici que des parties.
Cette exposition se donne à la manière d’une préface, écrite a posteriori mais placée en première page. Une ligne de pensée est parcourue à rebours, démontée, mise en pièces. Avec l’aide d’artistes et de commissaires invités, ces miettes sont rassemblées en de nouveaux ensembles, constituent de nouveaux fragments, comme des morceaux d’un vase brisé qui seraient fabriqués avant le vase lui-même. Chaque détail forme un tout et le tout, non pas un monde, mais la représentation globale du monde.