Aurélie Rimbert
Marivaudages
L’exposition s’articule autour de l’objet malle expérimenté par Aurélie Rimbert qui nous propose diverses versions et plusieurs regards sur cette typologie de mobilier. À la frontière du montré et du caché, les malles donnent à voir, sans tout dévoiler. Elles suggèrent, offrent à l’œil une serrure, laissent seulement deviner pour mieux aiguillonner notre curiosité et susciter la prise en main.
Aurélie Rimbert expérimente les motifs qui pétrissent et informent notre quotidien (trames, répétitions, géométries) mais aussi sur les références assumées que chaque malle décline (et ce jusque dans les formes multiples de savoir-faire et de patience mises en œuvre). L’exposition présente cinq malles.
La Malle ajourée est en tôle perforée à motif Gantois, laquée noir. Inspirée par les bas résilles et les moucharabiehs qui protégeaient les jeunes femmes des regards, cette malle soustrait et dérobe l’objet des convoitises et des désirs.
Faisant références aux têtes de clous qui ornent les toiles de peintre, La Malle toile de peintre est un jeu de calepinage : espace régulier entre les semences clouées sur l’arrière, recouvrement identique de la toile sur le châssis, clins de bois espacés pour y serrer ses effets. Troublant, on ne sait de quel côté l’ouvrir.
La Malle callepinée est un hommage à la collection Misura créée par Superstudio dans les années 1970. Elle s’habille à l’extérieur comme à l’intérieur de lignes noires sur fond blanc. Une serrure orne l’avant de la malle.
La Malle matelassée, inspiré des pampilles et carafes ciselées en cristallerie, se pare de piécettes de miroir taillées en losanges aux angles biseautés, pour mieux difracter et troubler le regard.
La Malle moulurée fait référence aux plafonds à caisson de la Renaissance italienne. Ce coffre habillé de moulures formant des caissons, s’installe autant sur son séant que sur son flanc. Ensemble monochrome, blanc sur fond blanc, seules les ombres des moulures accrochent le regard.
Les malles métaphoriques d’Aurélie Rimbert –qu’elles soient coffres, boîtes ou bahuts– répondent à ce souci et a ses multiples expressions: le transport du précieux, l’exposition de l’intime, le masque du désir.