Marie-Claude Bugeaud Claire Colin-Collin Didier Demozay

La peinture abstraite est à l’honneur à la galerie Béa-Ba de Marseille, avec l’exposition croisée des œuvres de Marie-Claude Bugeaud, Claire Colin-Collin et Didier Demozay.

Claire Colin-Collin met à nu la vie de la peinture

La démarche picturale de Claire Colin-Collin procède d’une révélation. Elle tend à saisir l’objet fuyant qu’est le tableau et s’articule autour des actes de faire, défaire et refaire. Sa peinture se construit par traces, recouvrements et réapparitions. Il en résulte des œuvres d’une grande densité dans lesquelles les formes semblent émerger et disparaître dans un même mouvement. C’est finalement la création et l’évolution mêmes de la peinture qui se lisent sur la toile : la sédimentation de la matière et des couleurs, les tensions qui les opposent, la répétition des gestes, la durée…

Didier Demozay révèle les tensions élémentaires de la peinture

Le travail de Didier Demozay est pleinement consacré, avec une exclusivité radicale, à la couleur. Pour cela, il suit depuis de nombreuses années un protocole presque immuable consistant en la pose sur la toile peinte en blanc d’une couleur pure qui est ensuite étalée à la brosse selon une ou deux formes simples et quasiment géométriques. Se déploie alors toute l’énergie des figures monochromes qui se confrontent. Cette pratique unique dans le paysage de l’abstraction contemporaine se concentre sur les tensions élémentaires de la peinture et met en lumière son langage propre.

Marie-Claude Bugeaud recherche la peinture pure

Figure majeure de la peinture abstraite française, Marie-Claude Bugeaud partage avec Claire Colin-Collin et Didier Demozay la recherche de la peinture pure. Si ses compositions frôlent parfois la figuration par le biais d’allusions à des motifs connus, c’est bien la confrontation entre le fond et de la forme qui leur est centrale. Ses toiles imposantes habitées par une palette très personnelle faite de teintes vives et acides, s’imposent avec force dans l’espace qui les accueille et laissent s’échapper les tensions chromatiques qui les agitent bien au delà de leurs limites.