L’exposition « Filles de l’est » dévoile à La Filature, à Mulhouse, les photographies de Marianne Maric qui s’inscrivent dans un corpus transdisciplinaire où le corps féminin est le lien entre art, mode, design, photographie, vidéo et musique.
« Filles de l’est » : les photographies de Marianne Maric font du corps féminin une arme sculpturale
L’exposition présente plusieurs séries, essentiellement photographique de Marianne Maric dont le dénominateur commun est le corps des femmes, perçu comme une architecture, une arme sculpturale. Des œuvres nourries par l’histoire personnelle de l’artiste (celle de son père né dans un village serbe de Bosnie et celle de sa sœur brutalement décédée) et par celle de son pays d’origine, l’Ex-Yougoslavie.
Marianne Maric a entrepris en 2012 de renouer avec cette histoire en effectuant une résidence à Sarajevo pour un nouveau projet de résidence. Les séries Rose Sarajevo et Danube, comprenant respectivement trente-cinq et quatre photographies argentiques, s’inscrivent dans cette démarche. Marianne Maric photographie des femmes qu’elle croise, brisant ainsi par l’image et la rencontre le silence engendré par la perte. Les clichés montrent d’abord des femmes anonymes, dont la tête n’apparaît pas, puis laissent voir les visages, signe d’un apaisement.
L’œuvre de Marianne Maric mêle érotisme, humour et insolence
Histoire personnelle et collective se télescopent dans les œuvres de Marianne Maric où les femmes s’affichent en figures rebelles maîtresses d’elles-mêmes, dans des paysages et des situations marquées par les traumatismes de la guerre. Ainsi découvre-t-on les Roses de Sarajevo, des empreintes en forme de fleurs laissées sur le bitume de la ville par la chute d’obus, que les habitants ont peintes en rouge.
Le travail sur le corps des femmes de Marianne Maric est le fil rouge de sa pratique pluridisciplinaire qui aborde à la fois la photographie, la sculpture, la vidéo, la performance, la musique, le design et la mode. Il s’étend au-delà de ses recherches autour de l’ex-Yougoslavie, comme en témoignent ses séries réalisées à Paris, Mulhouse ou Berlin comme Métro, Voie lactée, Femmes fontaines ou encore Femmes françaises, toutes traversées d’érotisme, d’humour et d’insolence.