Communiqué de presse
Margarete Jakschik
Margarete Jakschik
Née en Pologne en 1974, Margarete Jakschik arrive en Allemagne à l’âge de six ans. De 2000 à 2005, elle étudie à l’académie de Düsseldorf où elle est inscrite pendant deux ans dans la classe de Thomas Ruff – mais sa production ne semble en subir aucune influence : le principe de série par exemple lui est étranger et ses formats sont plutôt modestes.
À Cologne, où elle s’est fixée, elle a réalisé l’inventaire photographique des œuvres de Martin Kippenberger conservées par la galerie Gisela Capitain.
Actuellement, elle séjourne en Californie et Kerguéhennec lui propose sa première exposition personnelle en institution. Margarete Jakschik fait partie de ces gens qui se déplacent toujours avec un appareil photo.
L’asphyxie nous menaçait déjà , sous l’abondance des images. Mais depuis que les téléphones portables sont presque tous munis de cette fonction, elle semble inévitable. Les photos de Margarete Jakschik sont certes prises au hasard de ses pérégrinations, mais elles n’ont rien de ces mémos superflus et encombrants qui lestent nos jours les plus ordinaires lorsque ceux-ci sont soudain traversés par une apparition insolite : un arc-en-ciel que nous transformons aussitôt en carte postale ou en fond d’écran, par exemple.
Ses photos n’appartiennent pas au registre du cliché. Les sujets qui l’intéressent sont d’une grande banalité, mais ses images sont toujours imprégnées d’une nuance de drame, de mystère ou à tout le moins d’incomplétude et d’interrogation.
Banal, peut-être, mais pas évident, ce combiné téléphonique qu’elle a repéré pendu entre deux poteaux à des fils électriques au bord d’une route, par exemple. Le temps n’y est pas arrêté par la vertu de l’instantané.
Quelque chose s’est passé il y a très longtemps, vient de se produire ou se prépare au contraire et Margarete Jakschik sonde le poids de ce mystère auquel ajoute, depuis peu, l’irruption d’images « empruntées » que l’artiste a trouvé dans des livres ou des magazines, qu’elle rephotographie et qu’elle associe à ses accrochages sans les distinguer des siennes, comme s’il n’y avait plus de différence entre le monde et son monde d’images.
Margarete Jakschik demeurera en résidence à Kerguéhennec pendant une partie de l’exposition. On peut parier qu’elle en rapportera quelques images, non moins mystérieuses que les autres, même pour ceux qui croient connaître ces lieux par cœur.
Vernissage
Samedi 18 avril 2009. 15h.