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Marcel Dinahet. 1990-2010

Depuis plus de vingt ans Marcel Dinahet enregistre les mouvements de la mer, dans une multitude de captations amphibiennes ou de flottaisons de sa caméra à demi immergée.

Information

Présentation
Jean-Marc Huitorel, Gilles A. Tiberghien, Dominique Abensour, Larys Frogier, Louise O’Hare
Marcel Dinahet. 1990-2010

Extrait de «Faire sculpture en vidéo» de Larys Frogier
«Pour opérer la rencontre entre sculpture et vidéo, Marcel Dinahet fait le choix d’un défi impossible pour un sculpteur: l’eau comme matière à réinventer l’espace de la sculpture.

Indéniablement, les origines géographiques et culturelles bretonnes de l’artiste ont façonné ses oeuvres traversées par l’océan, le rivage, les paysages marins, les zones portuaires et frontalières. Tout habitant côtier ou îlien, immergé depuis l’enfance dans l’élément marin et quotidiennement nourri par une vision ouverte sur l’océan, élabore une perception très particulière de l’espace: non pas l’espace comme délimitation ou mise en forme, mais l’espace en tant qu’extension permanente, étendue, forme insaisissable, mouvante, indéterminée. […]

Pour Marcel Dinaher, faire sculpture en vidéo consiste alors à rompre avec une certaine idée et une certaine pratique de la sculpture. Si Marcel Broodthaers avait marqué son entrée dans le champ des arts visuels en scellant ses précédents recueils de poésie dans une masse informe de plâtre (Pense-Bête, 1964), Marcel Dinahet entreprend en 1986 d’immerger ses sculptures au fond de l’océan et de filmer en vidéo les vloumes gisant sur le sable.

De fait, l’acte performatif de noyade de la sculpture et de son tournage en vidéo consiste à déplacer la sculpture-volume vers un «espace-autre», vers une sorte de hors-champ sculptural. La mer devient alors cette hétérotopie, impossible à maîtriser ou à contenir, mais dont justement les échappées, affluences, interstices, flots, fuites, opacités, sédimentations et rétentions sont le lieu même de la sculpture.»

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