ART | EXPO

Marcel chez-robert

05 Jan - 08 Mar 2015
Vernissage le 05 Jan 2015

Pour clore un chapitre important de son œuvre, Michel Delacroix propose chez-robert une exposition imaginée comme un clin d’œil à la boîte-en-valise de Marcel Duchamp. On y découvre un monolithe noir qui obstrue l’espace de la galerie, frustrant notre regard et qui nous invite plutôt, par son hermétisme, à songer à toutes les expositions que le dispositif a générées.

Michel Delacroix
marcel chez-robert

Un clin d’œil pour boucler la boucle, une boîte dans une boîte, pas n’importe quelle boîte, la boîte-en-valise de Marcel Duchamp. Délicat de citer Marcel Duchamp, figure tutélaire et véritable institution. Avec «valise in a box» on est face à un musée, même s’il est portatif. A l’inverse, chez-robert est un lieu vivant, des projets l’habitent ponctuellement et font place à d’autres. Rien n’est préservé, ni fétichisme, ni conservation.

Antithèse et analogie se conjuguent ici en un geste elliptique, la boîte reste fermée, transformée en ready-made dans l’espace de chez-robert, lieu de tous les possibles.

«Dans cette ultime exposition un monolithe noir obstrue l’espace. Regardant de près on découvre le coté granuleux du recouvrement en peau noire. Certaines imperfections et éraflures sont perceptibles, mais elles ne révèlent rien. Notre œil bute sur cette masse noire, elle fruste notre regard autant qu’elle invite notre imagination à percer ce mystère. Cette exposition qui conclut le projet entrepris par Michel Delacroix voilà quelques sept ans est paradoxale et ironique, tout comme l’esprit qui a fondé chez-robert comme un espace d’exploration.

Projet d’un artiste au service d’autres artistes, la fin se conclut par mdlx intervenant lui-même chez-robert. Voyageant avec son dispositif dans ses valises, l’artiste s’est rendu à Kansas City, et à l’intérieur du Musée Nelson-Atkins a reconstruit son espace d’exposition pour y installer une des pièces de la collection moderne, la célèbre boîte-en-valise de Marcel Duchamp. Cette œuvre en édition multiple souhaitée par l’artiste comme manière de diffuser son œuvre devient un ready-made en soi.

Le musée rétrospectif miniature que Duchamp a fait de sa propre œuvre reste caché au regard, il échappe ainsi à la spécificité et invite plutôt, par son hermétisme, à songer à toutes les expositions que chez-robert a générées. Le geste de terminer le projet par sa mise en boîte, est une façon de clore le potentiel que cet espace avait suscité pour passer à une autre étape.

Avec cette intervention, Michel Delacroix clôt un chapitre important de son œuvre d’artiste qui l’a mené à agir en tant que commissaire et souligne le coté poupée russe de ce projet en l’exhibant muséalement. C’est une célébration du dispositif comme espace d’inspiration et un hommage aux artistes qui y ont participé.» Julian Zugazagoitia

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