ART | EXPO

Marc Desgrandchamps

28 Mai - 13 Juil 2005
Vernissage le 28 Mai 2005

Un espace sans profondeur, à la matière picturale transparente. Un équilibre certain entre les formes, au sein de la composition. Une scène de vie à priori banale et pourtant allégorique. Une incertitude, celle d’une action figée, suspendue et pourtant fluide, d’où un sentiment d’étrangeté se dégage.

Marc Desgrandchamps
Marc Desgrandchamps

Marc Desgrandchamps relève l’étrangeté d’une situation, d’un événement, d’une attitude, parfois importés à partir de documents — coupures de presse ou photographies personnelles — à l’origine d’un travail de mémoire.
L’espace du tableau y est sans profondeur mais transparent et la fluidité du medium entraîne l’image dans son propre écoulement : Un morceau de tissu, un corps de femme, une chaise ou un rocher sont autant de vestiges équivalents d’une image que l’artiste laisse dans un état d’incertitude pour n’en retenir précisément que les éléments susceptibles de se constituer comme signes.

Une bonne manière d’appréhender les récents tableaux de Marc Desgrandchamps serait de penser au titre de la pièce de Moussorgsky « tableaux d’une exposition » dont le compositeur écrivait : « les sons et les idées sont suspendus dans l’air, j’en absorbe jusqu’à m’en gaver, et j’ai à peine le temps de les coucher sur papier.»

Marc Desgrandchamps procède en effet par imprégnation. Celle de la toile où monte la forme à mesure des va-et-vient successifs du pinceau, celle du sujet à dimension variable de l’allégorie à la tragédie. Un même tableau qu’on se risquerait à qualifier un peu vite de « scène de plage » peut représenter à gauche l’entrée d’une figure féminine exubérante et à droite un groupe de femmes éplorées (on découvre à leurs pieds ce qui ressemble à des restes humains).
Rien n’étant aussi simple qu’il y paraît, des pièces de linge aux couleurs acides pendues sur un fil masquent dans un premier temps des figures (le temps que le regard les traverse) surprises dans quelque action… suspendue. Autant d’épisodes empruntés à la vie quotidienne mais obéissant davantage à la logique d’une composition: « Je peins les figures et les objets sans introduire de hiérarchie, indique Marc Desgrandchamps. Je cherche plutôt ce qui les relie les unes aux autres. Une ombre, une lumière sur les choses qui m’ont frappé, fût-ce un instant, me restent davantage que les choses elles-mêmes. Je m’accommode fort bien des restes. »

Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Stéphanie Katz sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.

critique

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