— Éditeur: M19 (Mouvement 19), Paris
— Année: 2004
— Format: 15 x 21 cm (42 x 60 cm déplié : textes et illustrations au recto, reproduction d’une œuvre de l’artiste au verso)
— Illustrations: nombreuses, en couleurs et en noir et blanc
— Pages: non paginé
— Langues: français, anglais
— ISSN: 1625-2055
— Prix: gratuit
Tout ranger (extrait)
Indexation de marqueurs modernes, mise sous tension de produits de l’industrie de consommation, relation aux avant-gardes, régime du signe renvoyant au signe, question de l’héritage, destination des formes, agencement des pouvoirs, coordonnées mouvantes des forces. Mathieu Mercier écrit des œuvres qui fonctionnent à même le réel, dans un rapport critique au catalogue.
Point d’appui du levier : des objets manufacturés, des éléments de construction et d’aménagement intérieur prélevés dans le champ de la production utilitaire de masse, matière première d’œuvres qui font souvent écho à des formes référentielles historiques (suprématisme, constructivisme, abstraction géométrique), par exemple les « motifs » Mondrian redistribués par touches citationnelles dans le travail de Mercier (Drum and Bass comme dans les packagings, sauf qu’à la séduction clientéliste et agressive des uns, on opposera la singularité tranquille de l’autre, passeur de la chaîne signifiante qui trans-forme le monde, au sens où elle le traverse.  » Protect me from that they want !  » écrit l’artiste qui, loin de se cantonner au simple rôle d’observateur critique, excèle dans l’art de jouer les systèmes. Il ne s’agit ni de changer le monde ni d’atteindre une vérité. Au tout ranger social, au tout classer administratif, au tout casser révolutionnaire et au tout espérer humanitaire, Mercier préfère le rien, le aucun, la pièce et la partie.
(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions M 19 (Mouvement 19))
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