L’exposition « Les effacements du monde » à la galerie Depardieu, à Nice, présente des peintures de l’artiste contemporain Manuel Ruiz Vida, sortes de natures mortes faussement figuratives qui renvoient à la déshumanisation de l’environnement urbain moderne. A travers son traitement singulier du réel, la pratique du peintre démontre la capacité toujours vive de son médium à exprimer une vision aiguisée du monde. Caractérisée par des aplats colorés investissant la surface de la toile, sa peinture parvient à générer une atmosphère tout en évitant le naturalisme narratif.
« Les effacements du monde » : peintures de Manuel Ruiz Vida à la galerie Depardieu
Les tableaux de Manuel Ruiz Vida s’imposent comme des espaces auxquels le point de vue frontal et l’absence d’horizon donnent un aspect inhospitalier. Vide de présence humaine, parfois simplement suggérée par des ombres portées, son univers à l’esthétique urbaine est fait de palissades, de murs, de blocs massifs, de trous et de portes, des motifs récurrents qui sont autant d’obstacles auquel le regard se heurte, autant d’absences de perspective. Chaque composition ouvre sur un environnement clos et silencieux, sur un temps suspendu.
La peinture de Manuel Ruiz Vida évoque des espaces urbains déshumanisés
La démarche de Manuel Ruiz Vida vise moins à éveiller une curiosité envers ce qui est caché qu’à attirer l’attention sur ces obstacles eux-mêmes, et à inciter à comprendre leur sens. Qu’ils évoquent des éléments de bâti ou des récipients servant à l’industrie, bassines, bétonnières et autres containers, les écrans d’aplats colorés se font les symboles sans fard d’objets devenus inutiles, d’activités délaissées, de territoires abandonnés, de la fuite du temps et d’espaces urbains désertés par l’humain.
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