Gisèle Vienne
ManiFeste. The Pyre
L’espace sophistiqué conçu par Gisèle Vienne pour The Pyre oscille entre une vision rétinienne d’un Victor Vasarely et un couloir de Discovery One, le vaisseau de 2001: A Space Odyssey. Il est surtout le lieu de l’expérience avec l’auteur Dennis Cooper d’un rapport complexe de la mise en scène au texte et à la parole. Leur travail, quelle qu’en soit la nature, a toujours mêlé écriture abstraite, figurative et narrative. Il s’agit aussi d’interroger la relation fondamentale au mouvement et de déployer la dramaturgie de manière très musicale à travers l’articulation de la chorégraphie, de l’espace (une sculpture de lumière), et de la musique conçue et interprétée en live par ses collaborateurs de longue date, KTL [Stephen O’Malley et Peter Rehberg]. Avec la complicité de la danseuse Anja Röttgerkamp, le regard est porté sur la surface du corps et l’enfouissement des mots, le mouvement subtil de transfiguration qui se produit entre un corps incarné et un corps désincarné. Le texte, d’abord imperceptible, sera dévoilé au spectateur sous la forme d’un court roman à lire à l’issue de la représentation.
«Avec l’écriture de cette nouvelle pièce, nous tentons de mener à leur limite les rapports intenses et complexes au texte qui sous-tendent toutes mes collaborations avec l’écrivain américain Dennis Cooper depuis 2004
Il s’agit de mener à son paroxysme un rapport impossible et complexe aux mots. Le texte à mettre en scène semble devoir être caché. Il nous importe dès lors de développer la manière dont il peut transparaitre dans ce mouvement d’étouffement. Les personnages que nous représentions peinaient souvent à s’exprimer, notamment à s’exprimer à haute voix. Les deux personnages de cette pièce, une danseuse et un garçon, sont sous l’emprise de mutisme complet et leur rapport impossible à la parole semble refléter le rapport impossible au texte. Le texte qui est alors le sous-texte sera donné pour la première fois au spectateur sous la forme d’un court roman à lire à l’issue de la représentation.
Notre travail, quel qu’en soit la nature, a toujours mêlé écriture abstraite, figurative et narrative et c’est également cette relation fondamentale à la danse qu’il s’agit d’interroger, à travers une pièce où l’abstraction reflète littéralement le mouvement nécessaire des personnages pour échapper à leur réalité, la fiction. La pièce va nous apparaître à travers leur interprétation qui oscille d’abord entre un état de corps incarné et celui de corps désincarné, sur le mouvement de transfiguration du corps en explorant la tension entre ces deux états, perturbant ainsi le statut de tout ce qui est représenté, sa réalité, pour lui donner une dimension mythique.» (Gisèle Vienne)
Chorégraphie et scénographie: Gisèle Vienne
Création musicale, interprétation et diffusion live: KTL [Stephen O’Malley & Peter Rehberg]
Texte: Dennis Cooper
Créé en collaboration avec, et interprété par Anja Röttgerkamp et en alternance par Rose Mousselet, Léon Rubbens, Lounès Pezet et Kamiel Van Looy
Lumières: Patrick Riou
Stylisme et costumes: José Enrique Ona Selfa
Création vidéo: Robin Kobrynski
Fabricant décor / Leds: Designgroup Professional GmbH / LED Lightdesign
Autres éléments du décor par: Espace&Cie
Collaboration artistique: Anne Mousselet
Collaboration technique: Opéra de Lille
Collaboration informatique musicale: Ircam, Manuel Poletti et Thomas Goepfer
Conception plans 3D: Rémi Brabis
Aide à la recherche scénographique: Marc Le Hingrat
Régie générale: Patrick Laganne en alternance avec Olivier Desse
Régie son: Gérard d’Élia en alternance avec Adrien Michel
Régie lumière et vidéo: Arnaud Lavisse
Informations
Dans le cadre de ManiFeste 2013, Festival-Académie de l’Ircam, 2ème édition
Du mercredi 29 mai au samedi 1er juin 2013 Ã 21h
Grande salle, niveau -1
Parole de danse, jeudi 30 mai à 22h30
Gisèle Vienne : la danse, l’image, les mots
Serge Laurent, directeur des Spectacles vivants du Centre Pompidou, échangera avec Gisèle Vienne, en présence de Dennis Cooper, à l’issue de The Pyre.
Grande salle, accès libre
critique
ManiFeste. The Pyre