Vincent Chevillon, Doris Lasch, Serge Lhermitte, Mélodie Meslet-Tourneux, Joel Vergeat
Manège à images et autres ensembles
Ces trois hommes et ces deux femmes, parce qu’ils sont plasticiens – souvent sculpteurs – ont bousculé les modes de monstration. Dans les oeuvres présentées à Stimultania, les artistes placent le regardeur devant un dispositif qui libère l’image. Les propos n’en sont que plus politiques.
L’artiste strasbourgeois Vincent Chevillon met en relation de documents de nature diverse au travers d’atlas iconographiques. Ses sources proviennent de recherches iconographiques, littéraires, d’observations en direct et de prélèvements. Le déplacement, l’itinérance et l’exploration sont les maîtres mots de sa recherche plastique. L’allemande Doris Lasch développe un travail en solo qui prend forme à travers des médiums variés. Elle conçoit ses expositions en faisant écho à l’espace architectural environnant. La notion de représentation est prégnante dans son approche, dans laquelle elle met en scène divers éléments, de la photographie à l’installation. Elle «réanime» des anciennes sources photographiques pour donner vie à de nouvelles formes d’images, produisant un espace mental singulier.
Pratiquant une forme quasi sociologique de l’art, le Français Serge Lhermitte explore et analyse l’impact essentiel de phénomènes sociaux. Il propose des images réflexives, où les espaces privés et publics se replient l’un sur l’autre. Si dans son travail il tourne le dos à une photographie documentaire, il tient aussi à se démarquer d’une photographie plasticienne dans sa mise en exposition. Pour chacune de ses séries, il créé des modes de monstration singuliers, qui permettent une nouvelle manipulation des images.
Basée à Strasbourg, Mélodie Meslet-Tourneux associe la photographie argentique et la céramique. L’argile vient limiter la photographie, l’image se transforme en volume. L’indice et la trace en deviennent les items centraux de sa démarche, plaçant la photographie comme lien singulier avec le monde. En 2015, elle est partie en résidence au Burkina Faso pour appréhender les techniques des céramistes burkinabés. Joel Vergeat, artiste suisse, était auparavant connu sous le pseudonyme The Umbrella Kid. Autodidacte, son langage visuel esthétique cherche une provocation du regard, la dégradation des valeurs humaines étant l’objet de son fil rouge. Entre sculptures et photographies, il cherche à froisser et secouer le regardeur, avec comme objectif de vulgariser son travail.