L’exposition « KAKI Kukeko » au Fonds régional d’art contemporain des Pays de la Loire, à Carquefou, rassemble des peintures à l’huile, des aquarelles et une installation de Makiko Furuichi, des œuvres pleines de flou et d’incertitude qui sont comme autant de bribes de rêves.
KAKI Kukeko  : des œuvres entre souvenirs d’enfance, rêves et imaginaire
Le titre de l’exposition, « KAKI Kukeko » est porteur d’un double sens qui éclaire l’ensemble des œuvres de Makiko Furuichi. Il reprend les syllabes formant la base de l’apprentissage de la langue japonaise et plus particulièrement des hiraganas, une des quatre écritures du japonais. En reproduisant la deuxième ligne des tableaux d’apprentissage qui ajoutent une consonne aux voyelles a-i-u-e-o, Makiko Furuichi tisse un lien entre le dessin et le rythme.
Une première interprétation à laquelle l’artiste ajoute une seconde, liées à un souvenir d’enfance puisque qu’un arbre à kaki, fruit dont elle n’aime pas le goût, poussait au bord du chemin qu’elle devait emprunter chaque jour pour se rendre à l’école et qu’à l’automne, elle aimait zigzaguer entre les gros fruits tombés au sol pour éviter leur pulpe gluante. A travers ce souvenir est suggéré l’ambivalent sentiment d’attraction et de répulsion que génèrent certaines choses chez Makiko Furuichi et qui motive l’ensemble de son exposition.
La pratique de Makiko Furuichi est centrée autour de la peinture
Toutes les œuvres de Makiko Furuichi mettent en effet en scène, de différentes façons, cette émotion particulière désignée en japonais par le mot « niyari » et renvoient à une expérience intime, empreinte de merveilleux, entre souvenirs d’enfance et iconographie composite. Ainsi ses peintures et dessins sont ils peuplés de personnages aux contours imprécis, aux traits flous voire absents, comme aqueux, ou presque effacés par des passages de pinceaux qui semblent retranscrire celui du temps brouillant les réminiscences de rêves au réveil. Les portraits de Makiko Furuichi reflètent les personnages qui flottent dans sa tête, qui traversent ses rêves et son imagination ou qui jaillissent de l’obsédant réel médiatique.
La pratique de Makiko Furuichi est centrée autour de la peinture qu’elle exerce principalement à l’huile sur toile et à l’aquarelle sur papier, mais parfois aussi en peinture murale, sur support textile, vidéo ou céramique. Elle aborde également d’autres médiums, comme le prouve cette exposition où se déploient toutes les facettes de son art, jusqu’à une première installation dans laquelle elle revisite par le dessin le kotatsu, la table qui occupe traditionnellement le centre de l’espace de vie au Japon.