L’exposition « Make Yourself Comfortable » à La BF15, à Lyon, présente de récentes œuvres d’Eva Taulois qui explorent la peinture et l’artefact à travers des œuvres picturales ou textiles et des installations.
La pratique d’Eva Taulois se développe entre art, artisanat et industrie
Le titre de l’exposition, reprenant la formule de politesse « Make Yourself Comfortable » (Mettez-vous à l’aise), souvent employée pour inviter un hôte venant d’arriver chez soi à s’asseoir, évoque le contexte domestique. C’est en effet ce contexte et cette invitation qu’Eva Taulois a voulu mettre en scène dans l’exposition, où le visiteur est incité à se poser et à porter son regard vers les larges vitrines qui laissent admirer les bords de Saône et la colline de Fourvière. Mettant ainsi constamment en relation l’intérieur et l’extérieur, Eva Taulois suggère les enjeux du regard qui sont communs à la vision du paysage autant qu’à celle de la peinture.
La scénographie de l’exposition en fait un lieu d’exploration d’un médium qu’Eva Taulois analyse en multipliant les gestes, les pratiques, les matériaux, les genres et les formes de monstration. A travers ses récentes œuvres, la plasticienne poursuit son étude des processus par lesquels naissent les formes. Entre art, artisanat et industrie, Eva Taulois s’intéresse aux techniques de transmission et de réappropriation culturelles.
Textiles peints et dispositifs sculpturaux
Suspendues à des tringles d’une façon qui rappelle l’accrochage traditionnel japonais des kimonos, des pièces de tissu évoquant sommairement des vêtements, portent un travail à la fois textile et pictural. Sur ces ébauches de formes vestimentaires sont déclinées des variations de motifs simples tracés en série par aplats de couleur. Une couleur qui occupe une place centrale dans ces œuvres qui renvoient autant à l’abstraction géométrique qu’à l’art du patchwork, à la tradition du vêtement, à l’architecture ou encore au design industriel.
Des étagères rudimentaires, également suspendues, côtoient les accrochages textiles. Y sont posés des objets non définis, des formes colorées ambigües qui figurent à la fois les matériaux préparatoires aux œuvres et leur traduction expérimentale. Dans un vocabulaire formel épuré, fait de cercle, de surfaces plates, de boules, de tubes ou de dômes, ils génèrent des suites dynamiques rythmées par les formes, les textures et les couleurs.