L’exposition « Maison de travers » à la Maison des arts Georges et Claude Pompidou, centre d’art contemporain de Cajarc, rassemble les œuvres de seize artistes contemporains autour d’une réflexion sur le rapport que nous entretenons avec le monde matériel.
« Espèce d’objet ! » : quel est notre rapport au monde matériel ?
L’exposition « Maison de travers » est le deuxième volet de l’exposition « Espèce d’objet ! » qui constitue le pendant contemporain des expositions « Autour du Nouveau Réalisme » et « Daniel Spoerri, les Dadas des deux Daniel » présentées au musée des Abattoirs – FRAC Midi-Pyrénées à l’occasion des quarante ans du Centre Pompidou.
Le parcours mêle des œuvres contemporaines et des objets ethnologiques issus de la collection Cordier pour engager un questionnement sur la relation entre les individus et les objets. A travers le titre de l’exposition, « Espèce d’objet ! » se révèle toute l’ambiguïté de cette relation. Formulée à l’encontre d’une personne, elle a un caractère d’insulte, l’objet étant un élément insignifiant car purement matériel. Portant, ce sont bien ces choses matérielles qui forment notre environnement et régissent notre vie quotidienne.
L’exposition met en lumière le statut de l’objet comme support d’un rituel, que celui-ci soit quotidien ou religieux, individuel ou collectif. Il le réhabilite en invitant le visiteur à prendre part à ce rituel, au sein d’un parcours conçu comme un foyer, la « Maison de travers ». D’œuvre en œuvre, le cheminement ouvert à l’interactivité révèle par quels ressorts se construit l’apprentissage de la vie en société.
Une « maison de travers » peuplée d’œuvres de Martin Creed, Taroop & Glabel et Lou-André Lassale
La spectaculaire installation Work n°262, Half the Air in a Given Space de Martin Creed remplit la moitié du volume d’une salle d’environ quatorze mille ballons en latex vert au milieu desquels les visiteurs peuvent s’immerger et expérimenter physiquement leur rapport à leur environnement direct.
L’installation Nothing to Write Home About d’Ori Levin est composée de huit télévisions monrant chacune une vidéo différente. Dans ces vidéos, l’artiste se déguise pour devenir un objet à l’intérieur de différentes pièces d’une maison. D’un téléviseur à l’autre, tous étant synchronisés, s’orchestre un jeu de camouflage et de cache-cache, au rythme d’une bande sonore tragi-comique qui rend hommage aux films muets tels que ceux de Charlie Chaplin.
Depuis la reconstitution du rituel qu’est le petit-déjeuner, auquel le visiteur est incité à participer, jusqu’à la critique de la société de consommation de masse et des langages vides qu’elle développe dans l’œuvre Ba be bi bo bu du collectif Taroop & Glabel, des œuvres de Claude Closky, Hervé Di Rosa, Mike Kelley ou encore Lou-André Lassale explorent les codes par lesquels s’organise une communauté et témoignent de la valeur de l’objet en tant que support de pratiques sociales et outil de construction de l’identité.