L’exposition « Magnum – Analog Recovery » au Bal, à Paris, présente, dans le cadre du Mois de la Photo du Grand Paris, une sélection de tirages d’époque réalisés par les photographes de l’agence Magnum Photos de 1947 à la fin des années 1970.
« Magnum – Analog Recovery » : un parcours dans des archives historiques
Alors que Magnum Photos fête cette année son soixante-dixième anniversaire, ses membres ont chargé Diane Dufour, directrice du Bal qui fut également de 2000 à 2007 celle de la célèbre coopérative de photographes, de concevoir un parcours à travers les archives historiques de cette dernière.
La rétrospective a été opportunément alimentée par la mise au jour d’un fonds de milliers de tirages originaux jusque-là inaccessible, conservé dans des les archives parisiennes de Magnum Photos, dans des boîtes attribuées à chaque photographe. On découvre ainsi des tirages sur cartoline qui étaient envoyés aux agents européens de Magnum Photos pour être diffusés dans la presse, mais aussi des maquettes de livres et des publications de la création de Magnum Photos en 1947 à la fin des années 1970.
De la grande histoire à la petite, de Robert Capa à Henri Cartier-Bresson
A la manière d’un album de photographies de famille, le parcours offre une traversée de la grande histoire et de celle, plus personnelle, de chaque photographe. Plusieurs clichés immortalisent des moments clefs de l’histoire du XXe siècle. Ainsi un cliché de Robert Capa montrant les troupes américaines à l’assaut d’Omaha Beach le jour du débarquement en Normandie le 6 juin 1944. Un autre de Raymond Depardon fixe le portrait d’un phalangiste à Beyrouth Est, en 1978, pendant la guerre du Liban.
Des images devenues iconiques côtoient des photographies plus rares, jamais ou peu publiées, et tombées dans l’oubli. Certaines offrent des témoignages bruts de la société de leur époque : Jeunes blousons noirs à Southend, prise en Angleterre en 1976 par Chris Steele-Perkins, celles de la série Prostitution de Burt Glinn, à New York en 1971, ou encore celle d’un jeune chômeur ouest allemand portant un panneau accroché à son cou indiquant « Cherche tout type de travail », prise par Henri Cartier-Bresson, à Hambourg, en 1952.
Les photographies ne sont accompagnées que de textes et de paroles des photographes eux-mêmes. Des mots qui questionnent la position du photographe face à son sujet, sur les plans éthique, politique et sensible. L’exposition reflète ainsi les approches parfois opposées du métier de photographe qui se sont succédé au fil de l’histoire.