Laurent Grasso
Magnetic Palace
Laurent Grasso réalise des œuvres qui suggèrent la présence d’esprits fantomatiques (Radio Ghost, 2003), qui mettent en scène un monologue paranoïaque sur une réalité menaçante (Tout est possible, 2002) ou qui avertissent du danger des ondes électromagnétiques (Du Soleil dans les Yeux, 2001). D’autres œuvres jouent moins avec la notion de témoignage, de message scientifique ou de fausse narration, qu’avec un effet directement rétinien et déstabilisant : les phosphènes dans Vertigo (2005), un nuage inquiétant dans Projection (2005), un flash lumineux dans Paralight (2004)… A moins qu’il ne transforme par la caméra une réalité connue ou identifiable en une image énigmatique qui brouille les repères du spectateur (Mes Actrices, 1999 ; Soyez les bienvenus, 1999 ; Missing Time, 2002 ; Paracinema, 2006).
Dans la plupart de ses œuvres, Laurent Grasso cherche à créer une tension entre réalité et fiction, entre conscient et inconscient. Il crée des dispositifs audiovisuels qui ont recours aux techniques de projection de l’image comme à différents matériaux électriques et électroniques de manière à capturer, sur un mode hypnotique, des expériences perceptives et des images mentales.
L’artiste utilise l’image en mouvement, s’intéressant de près à son statut flottant et aux interférences entre réalité extérieure et état psychique, entre le sensoriel et l’irrationnel. C’est dans toutes leurs dimensions que Laurent Grasso explore les notions de «projection» et de «vision». Le cinéma pour une part, les phénomènes paranormaux d’autre part, interviennent comme des « moyens » en arrière-plan, des domaines qui échappent au rationnel et dans lesquels il puise, mettant en œuvre de véritables dispositifs environnementaux.
Laurent Grasso produit alors des images et des atmosphères qui interrogent notre comportement et qui finissent par saisir l’invisible ou «l’inquiétante étrangeté» du monde.
L’Artiste
Laurent Grasso
Né en 1972. Vit et travaille à Paris.