L’exposition « Personne, pas même la pluie, n’a de si petites mains » à La Criée, centre d’art contemporain de Rennes, réunit des Å“uvres d’onze artistes contemporains qui partagent une même attention portée à ce qui est invisible, fragile, fugace. Sculptures, installations, photographies et vidéos de Dove Allouche, Basma Alsharif, Burkard Blümlein, Charbel-Joseph H. Boutros, Maggie Madden, Anthony McCall, Evariste Richer, Yoan Sorin, Florian Sumi, Stéphanie Saadé et Ana Vaz offrent un moment de pause, d’ouverture candide à la beauté, dans une époque marquée par l’angoisse, la fureur, la démesure et le repli sur soi.
« Personne, pas même la pluie, n’a de si petites mains » : La Criée explore l’invisible, le fugace
Le titre de l’exposition, « Personne, pas même la pluie, n’a de si petites mains », forme le dernier vers d’un célèbre poème célébrant l’être aimé écrit en 1931 par le poète et peintre américain E. E. Cummings. De la même façon que le texte de ce dernier, en personnifiant la pluie, brouille les limites entre l’être humain et la nature, les Å“uvres présentées se situent à la frontière entre éléments naturels et objets fabriqués, entre sensation et sentiment. Ces Å“uvres explorent notre rapport à l’espace, au temps, au présent et la façon dont nous les apprivoisons.
Des images de Dove Allouche et Stéphanie Saadé…
Les images de Dove Allouche telles que celles de la série Fumeur noir, négatifs sur papiers gélatino-argentiques virés à l’or, joue le rôle d’intermédiaires entre lui et le monde et montre de façon intensifiée la vie silencieuse des choses. L’œuvre intitulée When Two Artists Meet, réalisée en 2015 par Stéphanie Saadé et Charbel-Joseph H. Boutros, réunit un cheveu de chacun des deux artistes et compagnons, les deux brins ayant été noués lorsqu’ils étaient encore noirs. Elle s’inscrit dans deux pratiques conjointes hantées par les questions de la disparition, de l’intime qui s’expriment sur le mode de la suggestion, de la poésie et de la métaphore.
… aux sculptures et installations d’Evariste Richer et Maggie Madden
L’œuvre Sans titre réalisée en 2018 par Maggie Madden, dans laquelle un sac plastique vert, un sac poubelle noir et un câble téléphonique blanc sont assemblés en une délicate suspension murale, est représentative du travail de l’artiste irlandaise qui utilise divers matériaux collectés pour créer de fines sculptures aux lignes géométriques semblant en apesanteur ou prêtes à s’effondrer, une démarche qui renvoie à nos rencontres spatiales dans le paysage urbain comme naturel. La sculpture L’herbe, réalisée en 2019 par Evariste Richer, s’inscrit quant à elle dans l’œuvre poétique à l’esthétique minimaliste et conceptuelle que développe l’artiste français autour de l’exploration du réel et des mécanismes qui animent notre univers.