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Lygia Clark, de l’œuvre à l’événement. Nous sommes le moule. À vous de donner le souffle

Un catalogue tout en hauteur présentant la seconde période de l’œuvre de la Brésilienne Lygia Clark, celle des expériences relationnelles à partir des années 1960, qui demandent la participation active du spectateur pour aiguiser ses sens et sa perception. Un catalogue riche en documents : analyses, entretiens, photos, lettres, fac-similés de revue, etc.

— Auteurs : Lygia Clark, Pierre Fédida, José Gil, Hubert Godard, Laurence Louppe, Mário Pedrosa, Suely Rolnik, Felipe Scovino ; Préface de Corinne Diserens
— Éditeur : Musée des beaux-arts, Nantes
— Année : 2005
— Format : 29,50 x 42 cm
— Illustrations : nombreuses, en couleur et en noir et blanc
— Pages : 96
— Langue : français (trad. du port. : Christophe Wavelet, Alain Mouzat, Jacinto Lageira, Leonor Baldaque, Filipe Jarro ; trad. de l’angl. : Aurélie Guitton)
— ISBN : 2-906211-43-5
— Prix : 27 €

Présentation

Force fondatrice de l’art contemporain brésilien Lygia Clark (1922-1988) est issue d’une génération d’artistes et d’intellectuels brésiliens qui, avec Hélio Oiticica et Glauber Rocha, émerge dans les années 1950. Le Brésil, au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, est en phase de développement accéléré, en quête de modernité et de démocratie sociale.

Entre 1950 et 1952, Lygia Clark se rend à Paris où elle rencontre Dobrinsky et Léger. Le concrétisme, mouvement très marqué par le constructivisme russe, dominait alors les arts visuels au Brésil et en Argentine. En 1959, Lygia Clark et d’autres artistes de Rio de Janeiro signent le Manifeste du néoconcrétisme, en réaction au formalisme des artistes du concrétisme, qu’ils jugent excessif. Ils prônent une approche plus organique et phénoménologique de l’œuvre d’art : «Les formes dites géométriques perdent le caractère objectif de la géométrie pour devenir un véhicule de l’imagination.» La même année, Lygia Clark réalise ses premiers Casulos (Cocons), des reliefs muraux où la ligne articulante est projetée hors du plan et soulignée par le pliage. Rapidement, elle crée les Bichos (Bêtes), volumes en métal munis de charnières que le public est invité à manipuler.

À partir de 1963, un tournant s’amorce pour Lygia Clark qui redéfinit les relations entre l’artiste, l’œuvre et le spectateur. Avec Caminhando (Cheminant), le spectateur intervient lui-même dans le processus créatif, en découpant une bande de papier en forme de ruban de Moebius. «L’œuvre consiste dans l’acte de faire l’œuvre même ; vous et elle devenez indissociables», explique-t-elle. Cette proposition transitoire ouvre la voie aux pratiques expérimentales qu’elle développera au cours des 25 dernières années de sa trajectoire artistique. Entre 1968 et 1976, Lygia Clark se rend à nouveau à Paris, où elle anime un atelier à l’Université de Paris I – La Sorbonne (Saint-Charles) à partir de 1972. Les cours prennent la forme de séances collectives, où les étudiants se prêtent à des expériences corporelles grâce à des objets souples et fragiles (masque sensoriel, sac plastique, fil, élastique, pierre, etc.), que Lygia Clark appellera «objets sensoriels» et plus tard «objets relationnels». L’artiste rejette le rapport frontal à l’objet d’art et privilégie l’expérience esthétique du spectateur, qui devient un participant actif de ses propositions qu’elle nomme Nostalgie du corps. Par l’intermédiaire des objets sensoriels, Lygia Clark cherche à bouleverser notre relation au monde, à mettre à l’épreuve notre rapport aux sens et à la perception. «Il s’agit de confondre l’art et la vie», écrit-elle. De retour au Brésil, l’artiste prolongera ce travail sous forme de séances individuelles, Structuration du self, où le spectateur devient «client» et vit une plongée intime dans l’imaginaire.

(Texte publié avec l’aimable autorisation du musée des beaux-arts de Nantes — Tous droits réservés)

L’artiste
Lygia Clark, née en 1920 à Belo Horizonte, Brésil, est morte en 1988 à Rio de Janeiro.

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