Communiqué de presse
Yassine ‘Yaze’ Mekhnache
Lyfe
Né à Lyon en 1979, Yaze compte quinze années de peinture et un nombre impressionnant de toiles derrière lui. Après de multiples expositions à Lyon, Paris, Berlin, Shangaï et Hong Kong; la participation remarquée à plusieurs résidences d’artiste (Alger, Shangaï, Marrakech) et d’«Animal Dream» (Marrakech, octobre 2010), Yaze présente dans cette exposition une nouvelle mouture de son travail.
Fidèle à son objet d’étude, les visages, «Lyfe» incarne ces portraits sous une nouvelle forme, plus suggérée que dessinée. Série de douze broderies marouflées sur toiles puis travaillées avec encres, marqueurs et pastels, «Lyfe» marque une étape décisive dans le travail de Yaze. Suite d’une démarche autour du motif du Keffieh qu’il expérimente en 2007, ce travail sur broderies relève à la fois d’une volonté d’inclure une tradition arabe ancestrale dans ses toiles ainsi que d’opérer un tournant dans sa technique picturale.
Douceur féminine, temps maîtrisé, corps effacé que matérialisent les broderies aux motifs géométriques réguliers contrastent avec la violence de l’accident pictural que provoque Yaze à coups de projections d’encres, d’éclaboussures, de jets de couleurs. La fulgurance du geste, l’exécution de tâches colorées provenant de dripping, concourent à une peinture intimement reliée aux émotions de l’artiste.
Exposition d’envergure, les douze toiles de 190 x 190 cm peuvent être comprises comme quatre triptyques gigantesques réalisés à partir de broderies en fils d’argent ou d’or, fils noirs ou rouges. Dessinés de prime saut par jets de peinture, les patrons qu’utilisent «ses» brodeuses marocaines sont transposés au moyen de motifs géométriques traditionnels selon la technique du point compté dite de Terz El Gherza.
Les formes brodées constituent un langage plastique fort, avec une trame régulière et, de-ci de-là , des lignes de pointillés, des étoiles isolées, des fils qui s’emmêlent sur la toile, comme un préalable que Yaze utilise pour poser encres et pigments purs. Diffusées par capillarité, irisées, les couleurs émettent des vibrations d’une grande sensibilité. Avant tout organiques, les formes qui en émanent semblent avoir une vie autonome. Planisphère, animaux, visages font irruption des deltas de couleurs, des griffures, nervures, coulures qui animent la toile en une effusion d’émotions. Telle une injonction, «Lyfe», ou l’expression d’une rage de vivre, oeuvre comme un talisman, faisant de Yaze et de ses toiles, une épiphanie bouillonnante.