Adela Andea
Lux Aeterna
Objet de représentations symboliques fortes dans l’histoire de l’art, la richesse des valeurs qui sont culturellement attachées à la lumière est sans doute due à sa capacité de rendre le monde visible. De Fontana à Munari, de l’art cinétique à Flavin et à Turrell, la lumière – naturelle ou artificielle – est devenue depuis les années 1950 le matériau privilégié de très nombreuses pratiques artistiques contemporaines liées aux questions de la perception. Avec la multiplication des écrans dans notre quotidien, la lumière est aujourd’hui un matériau visuel de transmission inhérent aux nouvelles technologies de communication. Elle véhicule de l’information et du sens.
Partant de ce constat, Adela Andea en propose une interprétation dans laquelle elle explore la relation existant entre nature et progrès technologique, en questionnant l’équilibre fragile entre ces deux entités. Son travail sculptural repose sur l’assemblage cohérent de matériaux synthétiques, de lumière et de couleurs, grâce auquel elle recrée la beauté de paysages naturels. Gaines électriques, câbles de raccordement, composants plastiques de tous genres…
Adela Andea manipule et associe chacun de ces éléments pour former une construction systémique qui confère une dimension organique à cet environnement artificiel. Un écosystème composé de plastique et de lumière qui fait de nous les explorateurs d’un univers sensoriel né d’une création ex nihilo. A l’image d’un puissant siphon marin, ces gyres de matériaux hétéroclites agissent comme des vortex qui attireraient les résidus de notre société de (sur)consommation, interrogeant la durabilité des sociétés humaines, ainsi que notre relation au monde et aux objets, et ce qu’il en restera…
Exposition dans le cadre du programme Crystal Palace pour la vitrine du 7, place du Parlement à Bordeaux. Elle bénéficie du Fonds d’aide à la création de la ville de Bordeaux.