Se mettant en scène, souvent dans le plus simple appareil, Lucien Pelen réalise de véritables performances et autres prouesses de haute voltige, ne cessant de défier les lois de la gravité.
Au bord d’un précipice, en haut d’une falaise, en équilibre sur un pont, perché au sommet d’un poteau télégraphique ou pendu la tête en bas à une branche d’arbre, Lucien Pelen semble être inéluctablement attiré par le vide… C’est d’ailleurs ce dernier qui prévaut dans la composition de la plupart de ses photographies.
L’homme s’égare dans l’immensité des paysagges. La nature reprend ses droits sur lui et le miniaturise pour mieux le dominer. Quelques secondes sont parfois même nécessaires pour enfin le détecter, s’aspergeant le visage à l’aide d’un arrosoir en se tenant d’une seule main à la rambarde d’un pont, ou bien perdu au beau milieu d’un champ, nu et armé d’un balai et d’un couvercle de poubelle…
Seul, dans une lutte contre lui-même. Face au vide, à la vie, la mort. Les questions métaphysiques que pose l’œuvre de Lucien Pelen sont joyeusement tempérés par l’auto-dérision. L’artiste détourne la gravité — l’autre gravité — des thèmes abordés, arborant un bronzage agricole parfait, portant un déguisement ridicule, s’éclairant le dessus du crâne au moyen d’une lampe torche en guise d’illumination, volant au secours d’une chaise…
Tel un Sisyphe des temps modernes, Lucien Pelen gravit les sommets de la vanité sans sombrer dans les abîmes de la gravité…
Lucien Pelen
— Lozere 2, 2005. Photographie couleur encadrée sous verre. 63,2 x63,5 cm. Tirage à 6 exemplaires + 1EA.
— Lozere 1, 2005. Photographie couleur encadrée sous verre 63,2 x 63,5. Tirage à 6 exemplaires + 1EA.
— Le Pont 1, 2006. Photographie couleur. 110 x 110 cm.
— Chaise n°2, 2005. Photographie noir et blanc encadrée sous verre. 59,5 x 99 cm. Tirage à 6 exemplaires + 1EA.
— Porte 4, 2001. Photographie couleur. 50 x 70 cm.