ART | EXPO

Louise Hindsgavl

18 Nov - 22 Déc 2016
Vernissage le 17 Nov 2016

L’exposition « Louise Hindsgavl » à la galerie NeC, à Paris, dévoile des céramiques de l’artiste danoise. Des pièces en porcelaine blanche qui revisitent et détournent les codes de ce genre, pour proposer une vision pleine de nuances du monde et de l’homme.

L’exposition consacrée à Louise Hindsgavl à la galerie parisienne NeC présente les provocantes céramiques à travers lesquelles l’artiste danoise revisite les figurines en porcelaine.

Louise Hindsgavl détourne les codes de la porcelaine

Les œuvres de Louise Hindsgavl, pièces en porcelaine blanches formant des scènes et des personnages, associent la noblesse naturelle de ce matériau a des représentations dérangeantes. La série Misplacement est composée de différentes scènes réalisées en porcelaine émaillée et entourées d’un cadre en aluminium brossé. Dans Misplacement #2, trois personnages dansent en formant un cercle dans une structure verticale en forme de T, elle aussi en porcelaine. Les personnages ont des attributs animaliers tels que des bras et des têtes d’ours ou des pattes de chèvres, mais une posture humaine. Une dichotomie que l’on retrouve dans Misplacement #4, où sont visibles trois corps en train de courir, enserrés dans un cadre en porcelaine de telle façon que leur tête est tronquée. L’apparence générale de chacun d’eux est humaine mais elle est perturbée par des détails anatomiques relevant d’autres espèces : des griffes de poulet, des sabots de cheval ou une fourrure animale.

En exploitant les possibilités qu’offre la porcelaine, les réalisations de Louise Hindsgavl en réinterprète les codes pour libérer cet art du carcan dans lequel il a pendant longtemps été enfermé. Ses œuvres s’intéressent à la fois au contenu narratif des pièces en porcelaine et la construction de la porcelaine en tant que genre.

Briser la conception classique de la porcelaine pour exprimer les nuances de la personnalité humaine

Chaque pièce de Louise Hindsgavl constitue une complète remise en question de la conception traditionnelle de la porcelaine. En choisissant ce matériau et ce genre chargés de connotations, elle procède à un détournement qui engage une réflexion plus générale sur le monde. La tradition céramique des figures en porcelaine est habituellement associée à de charmantes et inoffensives figurines décoratives, reflétant des situations heureuses et harmonieuses. Elles expriment une vision idéalisée du monde que Louise Hindsgavl s’applique à abolir.

La force des œuvres réside dans le contraste qu’elles exploitent entre la pureté, la délicatesse et le raffinement de leur matériau et la sauvagerie voire la violence des scènes qu’elles représentent. A la blancheur immaculée de la matière, rehaussée par sa brillance, s’oppose l’aspect sombre des personnages modelés. C’est la part sombre de l’homme qui s’exprime, Louise Hindsgavl soulignant à travers ses œuvres que la personnalité humaine ne saurait se réduire aux figurines sans nuance de la porcelaine classique.

 

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