Louise Bourgeois
Louise Bourgeois
La rétrospective commence dès le forum avec une araignée géante en bronze et acier, jamais montrée en Europe. En Galerie 2, sur plus de 900 m2, un parcours chronologique permet de découvrir les principales œuvres de Louise Bourgeois tout en donnant une large place aux dix dernières années de création de l’artiste qui, à plus de 95 ans, ne cesse de renouveler son langage artistique. La Galerie d’art graphique propose «Tendres compulsions» une exposition plus intime,conçue à la manière d’un cabinet de curiosités.
«Je m’appelle Louise Joséphine Bourgeois. Je suis née le 24 décembre 1911 à Paris. Tout mon travail des cinquante dernières années, tous les sujets, trouvent leur source dans mon enfance.» «Mon enfance n’a jamais perdu sa magie, elle n’a jamais perdu son mystère, ni sa dimension dramatique.»
L’œuvre de Louise Bourgeois, singulière à plus d’un titre, échappant à toute classification esthétique, oscille entre géométrie abstraite et réalité organique, l’artiste usant de toutes les formes et de tous les matériaux au gré de ses besoins d’expression. Elle passe ainsi de la rigidité du bois dans les années 50, à la liquidité du plâtre et du latex dans les années 60, pour se consacrer au marbre et au bronze dans les années 70-80. À partir des années 90 elle constitue des environnements intitulés Cellules, faites d’objets trouvés, et suggérant des émotions, des sensations, ou des souvenirs d’enfance. Depuis 2000 elle a recours au tissu, aux vêtements, pour fabriquer d’étranges figurines, des couples enlacés, des colonnes et des têtes semblables à des momies.
Fille de restaurateurs de tapisseries anciennes, les motifs de la couture, du fil, de l’aiguille sont présents tout au long de son œuvre et aboutissent à la figure maternelle et protectrice de la grande fileuse que représente pour elle l’Araignée. Une version monumentale de l’araignée, intitulée Maman, 1999, sera présentée dans le jardin des Tuileries. Ses thèmes de prédilection sont la maternité, le couple, l’enfance, le corps, la sexualité, l’ambivalence féminin-masculin. Autant de problématiques d’ordre intime et autobiographique qui en font une référence majeure pour l’art contemporain. L’art et la vie sont pour Louise Bourgeois indissociables: « La sculpture est le corps, Mon corps est la sculpture». La création artistique est une façon de revivre ses émotions, de leur donner forme de les exorciser. « Il faut abandonner le passé tous les jours ou bien l’accepter. Et si on n’y arrive pas, on devient sculpteur».
Un catalogue de référence sous la direction de Marie-Laure Bernadac et Jonas Storsve, concu comme un abécédaire des thèmes, des œuvres, des personnalités qui ont structuré sa démarche, rassemble des essais de spécialistes, des notices et d’importants écrits inédits de l’artiste.