Eric Corne, Yannick Haenel, Olivier Kaeppelin
Lost lights
La moindre des choses que l’on puisse dire de la peinture d’Éric Corne, c’est qu’elle n’affiche pas de souci esthétique. Elle ne s’affiche pas. Elle ne cherche pas à plaire même si le peintre prend un plaisir inouï à peindre, c’est indéniable et cela se voit. Lorsqu’Éric Corne dit que sa peinture n’est pas propre, pas saine, il redéfinit en quelque sorte la notion de plaisir dans le sens d’un déchirement des habitudes.
Comme dans un film, le peintre Éric Corne juxtapose des tranches de vie, des séquences rassemblées dans le plan unique de la toile, abolissant toute notion de profondeur pour mieux suggérer la globalité d’un récit mémoriel.
Malgré le silence habitant la peinture, celle-ci nous crie les souvenirs de l’Histoire par la seule force de ses moyens plastiques: textures, formes et couleurs parlent d’elles-mêmes, elles nous permettent de penser et de ressentir le silence des images. Car les œuvres d’Éric Corne donnent à réfléchir par leurs références constantes à l’histoire de l’art, la littérature et la mythologie. Il faut les observer longuement pour y déchiffrer la complexité de nombreux symboles. On y perçoit dès lors une profonde mise à nu de l’âme humaine, y compris celle de l’artiste face à l’utopie perdue qu’il dévoile.