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Lost Light

06 Déc - 17 Jan 2009
Vernissage le 06 Déc 2008

Les travaux d’Eric Corne et de Wu Xiaohai ont en commun l’influence du cinéma. Tandis que Wu Xiaohai développe des petites saynètes, impliquant immanquablement deux jeunes enfants dans une situation inattendue, voire surréaliste, Eric Corne peint lui des histoires foisonnantes d’informations, de signes récurrents et de récits multiples.

Eric Corne et Wu Xiaohai
Lost Light

Qui aurait pu a priori imaginer rapprocher ces deux artistes ? L’un est chinois Wu Xiaohai (prononcer Vou Chao Haye), artiste vivant à Pékin, 35 ans, l’autre Eric Corne, peintre prolixe dont l’expressivité se traduit par la couleur, les rythmes et des références « choisies » dans la peinture occidentale.

L’un a peu exposé, c’est un génie reclus, les doigts salis de charbon, l’autre est savant, généreux et bienveillant.

Wu Xiaohai utilise le fusain et la feuille de papier. Les formats peuvent varier jusqu’à atteindre de très grandes dimensions lorsqu’il s’attaque à des rouleaux de plusieurs mètres. À chaque fois, il s’agit de petites saynètes qui impliquent immanquablement deux jeunes enfants dans une situation inattendue, voire surréaliste.

Eric Corne est un peintre miraculé. Pendant longtemps, il reproduisait des figures quasi abstraites à travers lesquelles il martelait son obstination d’artistes. Ces figures dites « antérieures » n’étaient pas sans rappeler celle de Malevitch ou de Chirico.

Aujourd’hui, Corne a dépassé la simple figure humaine, il est un peintre de la narration, un peintre d’histoire. Chacune de ses peintures foisonne d’informations, de signes récurrents, de récits multiples. C’est peut-être là que nos deux artistes se rencontrent. Le rythme répété des récits contenus dans leurs oeuvres leur confère à tous deux une lecture presque cinématographique.

Les dessins de Wu Xiaohai donnent à voir comme les peintures de Corne nous plongent dans une histoire incomplète. Eric Corne est un peintre de la couleur, mais lorsqu’il utilise le noir, c’est pour mieux signifier un interstice. Pendant une fraction de seconde, comme le clignement des yeux, un monde « autre » se dessine devant nous, un monde pas seulement plus sombre, mais mu par un inconscient qui permet toutes les associations. La nostalgie est parfois au rendez-vous.

Pour Wu Xiaohai, le rapport au temps prend la forme d’éléments référentiels à l’histoire de son pays. S’il combine dans ses dessins des clins d’oeil à l’histoire ancienne et au communisme, c’est surtout par l’emploi du fusain qu’il manifeste sa défiance vis-à-vis de notre société et son attachement à un outil laissé pour compte dans la pratique de l’art contemporain en Chine.

La plupart du temps, il n’est pas surprenant de constater certains anachronismes. Dans le travail de l’un et dans celui de l’autre des éléments improbables sont associés, l’écran plasma, un cerisier en fleur, une pirogue, un lit d’enfant pour Wu Xiaohai, un avion, un oiseau, une tour, un arbre chez Corne.

Dans les deux cas, il s’agit d’une oeuvre codifiée dont la composition est souvent servie par une construction rigoureuse. En effet, ils attachent une grande importance à l’architecture et au cadre de leurs histoires comme dans Lost Light d’Eric Corne ou Single room de Wu Xiaohai et de nous rappeler que l’artiste est toujours là bien présent.

Révélé cette année à Artbasel par la galerie Beijing Art Now, Wu Xiaohai présente pour la première fois à la Galerie Patricia Dorfmann un ensemble d’oeuvres sur papier.

La Galerie Patricia Dorfmann a également le plaisir de montrer en exclusivité son dernier film d’animation Mummy I’m sick, 2008.

Evénement
Samedi 17 janvier 2009 à partir de 18h30.
Eric Corne dans son élément, de Lucas Hees. Editions Caedere.
— Signature par l’auteur et l’artiste.
— Lecture solo de Margarida Guia.
— Projection de la vidéo Love Light d’Eric Corne.

Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Céline Piettre sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.

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