Dans le cadre d’une exposition à New York en 2015, l’écrivain et illustrateur français Jean-Philippe Delhomme avait dévoilé pour la première fois son travail de peintre, demeuré privé pendant de nombreuses années. Son œuvre s’attache tout particulièrement à dépeindre les particularités des grandes villes. Après New York et Paris, c’est désormais Los Angeles qu’il représente à travers une cinquantaine de peintures à l’huile, dans l’exposition « Los Angeles language » à la Galerie Perrotin.
« Los Angeles Language » : prendre le temps de peindre la fugacité
Plutôt que de s’y promener à pieds, on conduit à Los Angeles. Cette particularité urbanistique se trouve au cœur du travail pictural de Jean-Philippe Delhomme, qui montre la ville telle qu’on la perçoit à travers la vitre d’une voiture. « Los Angeles Language » se fait ainsi le carnet de voyage d’un visiteur transporté sur les routes californiennes.
Les peintures à l’huile de l’artiste représentent donc des moments fugaces, croisés au détour d’une rue, alors qu’il parcourait Los Angeles en voiture. Il a d’abord capturé ces instants sur le vif avec un appareil photo, avant de les retravailler à la peinture. Sans aucun croquis préalable, il fait apparaître ces scènes sur le canevas, à l’aide de touches de pinceaux visibles, tantôt fines – pour les lampadaires longilignes, tantôt larges – pour les étendues parallèles de ciel et de route. Ces tableaux de petit format figent ainsi à jamais des aperçus éphémères de la côte ouest des États-Unis au XXIe siècle.
« Los Angeles Language » : la voiture omniprésente
La voiture tient une place centrale dans l’appréhension picturale que Jean-Philippe Delhomme fait de Los Angeles : non seulement en tant que lieu d’observation, mais aussi en tant qu’objet observé. Voitures, campings car, camionnettes, camions de transports de marchandises et autres véhicules se succèdent dans ses peintures.
De même, les infrastructures qui les accompagnent font partie intégrante du paysage urbain représenté : les routes, les feux, les panneaux de signalisation, les parkings, les stations d’essence, les concessionnaires, les garages, etc. Outre le ciel bleu et les palmiers de la Californie, c’est donc tout un mode de vie au quotidien, lié à l’urbanisation, la production et le transport, que dessine Jean-Philippe Delhomme.