L’exposition « Los Angeles, une fiction» au Musée d’art contemporain de Lyon dresse un portrait de la ville californienne à travers sa scène artistique et littéraire. Les œuvres de trente-quatre artistes et quatre-vingt-quatre écrivains déploient l’histoire de Los Angeles, entre mythe et réalité.
Des années 1960, début de l’âge d’or de l’art contemporain californien, à aujourd’hui
L’exposition a pour particularité d’associer le texte et l’image autour d’une ville dans laquelle les arts visuels occupent pourtant une place dominante. Cependant, le premier, sous la forme d’œuvres littéraire, et la seconde, sous la forme de peintures, sculptures, installations et vidéos, sont placés dans une situation de dialogue et jamais d’illustration mutuelle.
Le parcours, en regroupant des œuvres d’artistes et d’écrivains de différentes générations qui tous habitent Los Angeles, a pour trame la cité californienne mais les œuvres elles-mêmes renvoient à des questions qui dépassent le cadre de celle-ci. Elles évoquent des problèmes d’ordre social, politique ou existentiel, des notions éthiques, communautaires, identitaires ou de genre qui traversent l’ensemble du monde.
Une toile de David Hockney, intitulée Two Men in a Shower et réalisée en 1963, constitue une allusion à la période qui marqua le début de l’âge d’or de l’art contemporain californien : les années 1960. A travers un style figuratif très personnel, l’artiste anglais qui, dès cette époque, décida de s’installer à Los Angeles renvoie de la classe aisée de Los Angeles une image entre fascination et critique.
Des tableaux de David Hockney aux romans de Bret Easton Ellis
Le film expérimental Inauguration of the Pleasure Dome de Kenneth Anger fait partie des œuvres avant-gardistes que le réalisateur a introduit à Hollywood à la fin des années 1950 et qui ont ensuite influencé une génération de réalisateurs majeurs tels que David Lynch, John Waters et Martin Scorsese. Parmi les œuvres d’artistes pionniers de Los Angeles se distinguent notamment celles de Billy Al Bengston dont l’utilisation de matériaux industriels et de techniques appartenant aux mondes du surf et de la moto incarnent le versant côte ouest du pop art.
L’exposition reflète la scène artistique de Los Angeles jusqu’à aujourd’hui avec les photographies novatrices réalisées pendant les années 1980 et 1990 par John Divola et de Catherine Opie, les sculptures de Paul McCarthy, les tableaux de Henry Taylor et les installations de William Leavitt et Alexis Smith. Les œuvres du début du vingt-et-unième sièclent marquent un tournant par l’usage des nouvelles technologies et de nouvelles formes de récit inspirées de l’industrie du cinéma et du divertissement, comme chez Nicole Miller, Michele O’Marah et Tala Madani.
Du côté de la littérature, les œuvres sélectionnées, des textes de Paul Thomas Anderson, Charles Bukowski, James Ellroy, Bret Easton Ellis, Terrence Malick ou encore Christa Wolf, sont une composante à part entière de l’exposition : il s’agit. Des récits qui ont pour contexte ou traitent de Los Angeles et ont été écrits au cours des cinquante dernières années jalonnent le parcours comme des images. Des extraits des ouvrages sont présentées de telle façon qu’ils amplifient les œuvres d’art qui les côtoient.