Après avoir installé ses œuvres au Palais de Tokyo en janvier 2002, Loris Cecchini intervient à nouveau dans le cadre du Salon, environnement convivial et spécifique, et présente trois pièces à expérimenter. Ouvertes au public, elles se transforment en cellules d’isolation et de repos sans briser toutefois la relation entre l’intérieur et l’extérieur de l’espace.
Disposées sur un lieu de passage, à la sortie des deux autres expositions, ces structures fragiles nous invitent à nous arrêter un instant.
Dentelles pétrifiées, lamelles de caoutchouc figées, deux de ces habitacles dévoilent leurs intérieurs. Une table et des tabourets attendent la visite de spectateurs curieux de s’asseoir un moment. Stéréotype de mobilier au confort minimum, ces silhouettes épurées ne sont qu’utilitaires. Sensation étrange d’être à la fois protégé du regard des autres tout en étant soi-même objet d’exposition. On observe les alentours, emprisonné dans le lieu que l’on ausculte.
La troisième cellule, métallique, moins ouverte mais aussi plus solide, semble nous enfermer davantage. Mais dans cette obscurité relative, l’écran d’un ordinateur nous offre un flot d’images et de textes. Nouveaux itinéraires à entreprendre, déplacements virtuels.
Le temps est suspendu tout comme les lignes sinueuses qui tissent ces architectures ajourées. Pourtant ces « caravanes » posées au sol, images détournées de véhicules mobiles, nous invitent à voyager autrement. Nous sommes confrontés à une mise en situation à la fois décalée, objective et pragmatique des œuvres mais aussi du lieu qui les accueille.
Expérience qui s’accorde aux propos de l’artiste: s’inscrire « quelque part entre délire et réalité, entre abstraction et utilité, entre suspension et matérialité ».
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