Damien Deroubaix
Lord of All Fevers And Plague
Si les petits formats de Damien Deroubaix sont particulièrement directs et d’une efficacité confondante, ses grands, voire très grands formats – depuis sa participation à l’exposition «Peintures/Malerei» au Martin-Gropius-Bau, Berlin, en septembre 2006 – sont des collections de signes à la composition complexe et à la signification parfois équivoque. L’aquarelle est associée à l’acrylique, les fonds et les surfaces opèrent de savants jeux de délavé, les collages et les tracés les plus fins se superposent. L’encre blanche souligne et allume des cônes de lumière dans la noirceur ambiante
La peinture de Damien Deroubaix se fait bruyante, hurlante, comme la musique qu’il écoute et où il puise de nombreux titres : le grindcore. On arrive à un effet de saturation, de bruit et de fureur. Ce jeu avec les symboles devient un peu facile mais, après tout, c’est le même que celui initié par Dada et repris par le mouvement punk dans les années 1970 : mettre le doigt directement dans la plaie et ne pas hésiter à opérer des rapprochements imprévus afin de provoquer.
Extrait du texte de Thibaut de Ruyter «La Nausée» – Artpress n° 331, février 2007.