A l’occasion des vingt-cinq ans du festival « Suresnes cités danse », Farid Berki a mis en scène un spectacle témoignant de sa grande familiarité avec Igor Stravinski, s’étant déjà approprié Petrouchka (1998), le Scherzo fantastique (2014) et le Sacre du printemps (2013). Lors de l’édition 2017 de « Suresnes cités danse », il reprend L’Oiseau de feu, créé en 2015 pour célébrer les vingt ans de sa compagnie Melting Spot.
Une figure du hip hop français
Farid Berki est une véritable figure de la danse hip-hop en France. Ancien danseur de rue autodidacte, il s’est formé à diverses techniques de danse et fonde en 1994 la compagnie Melting Spot. Il a pu rappeler que sa pratique chorégraphique s’est surtout forgée ailleurs qu’en France où « à l’époque, lorsqu’on était métèque, noir ou arabe, on n’entrait pas dans les boîtes de nuit, mais en Belgique, en Hollande, en Allemagne, en Angleterre, où le hip-hop a été mon premier passeport. Mais aussi dans la base militaire américaine de Mons, en Belgique, où je croisais des rappeurs et des musiciens noirs et portoricains… Ma culture hip-hop vient de là . »
L’oiseau de feu
Farid Berki a choisi d’adapter L’oiseau de feu en raison de son attirance pour la musique de Stravinsky qu’il qualifie volontiers de monologue qui s’impose à ses auditeurs. De plus, une telle musique se fonde sur un rituel primitif que Farid Berki tente de restituer sur scène tout en cherchant à souligner une autre caractéristique de la musique de Stravinsky, celle-ci étant faite d’une multitude de signes, et qui tend à nous échapper au premier abord.
C’est pourquoi, Farid Berki a décidé dans L’oiseau de feu de ne pas aborder Stravinsky de manière directe et frontale. Il a ultimement opté pour une approche volontairement décalée et minimaliste qui conserve toutefois la puissance d’attraction exercée par les éléments essentiels évoqués par la pièce que sont la terre, l’eau, l’air, et le feu.