Davide Balula, Julien Berthier, Pierre Bismuth, Mircea Cantor, Robert Filliou, Aurélien Froment, Peter Klare, Rachel Labastie, Guillaume Leblon, Jonathan Loppin, Alexandra Sà , Jérôme Saint-Loubert Bié, Yann Sérandour, Roman Signer, Jian-Xing Too, Sophie Toulouse
Logiques du rêve éveillé. Une proposition de Maëlle Dault
Il y a quelques décennies, l’art de Robert Filliou pouvait envisager de manière optimiste, innocente et radicale le potentiel utopique de l’«Economie Poétique». Depuis, les «années d’hiver» décrites par Félix Guattari sont passées par là , instaurant le lieu du politique comme l’espace du consensus et de la gestion, quand il ne devrait s’agir que de négociation et d’expérimentation. C’est à cette limite imposée à la puissance d’agir, à cette réalité complexe que les œuvres des artistes présentés dans le cadre de l’exposition «Logiques du rêve éveillé» se confrontent.
«Logiques du rêve» réunit des œuvres qui ont en commun de produire des pratiques de renversement du réel, qui chuchotent d’autres mondes et déjouent l’horizon d’attente qu’on projette sur lui en en «inquiétant» la grammaire et la lecture.
Îlots utopiques et/ou désenchantements assumés, ces œuvres rendent propices des échappées vers d’autres espaces-temps que sont les strates cognitives du «rêve éveillé». Elles soulignent l’arbitraire des normes qui régissent notre rapport au temps, à la connaissance et au monde.
Sous l’angle des Logiques du rêve éveillé, les objets, les situations, les gestes, les circulations, les constructions, et les œuvres mêmes suggèrent d’autres chemins, moins directs et plus complexes, dont la charge poétique a néanmoins valeur de subversion.