Ange Leccia
Logical Song
Cette création d’Ange Leccia est un arrangement vidéo répondant au si musical «Logical Song», chanson de Supertramp. Plus qu’une autobiographie, ce «film-exposition» rassemble les œuvres qui constituent l’artiste, qui le révèlent. À la manière d’un journal intime, il fait dialoguer les films de sa vie, des plus anciens aux plus récents.
À travers un regard intime et distancié, il propose une relecture mélancolique et confiante des thèmes qui traversent son œuvre. Jouant de l’esthétique de la vidéo, de la télévision, ou du cinéma, il assimile ses arrangements à sa propre histoire. Il nous invite à nous immiscer dans l’intimité de sa réalité qui, dans le même temps, renvoie à celle du spectateur.
Comme un battement de cœur, régulier, sûr et fragile, le passage des images en mouvement sur des surfaces stables, ponctue poétiquement le cycle du temps, créant par leur répétition, un renouveau chaque fois différent. Le rythme des images crée le mouvement que le spectateur adopte naturellement, comme pour souligner la gémellité rêvée, l’alter ego idéal, le double que l’adolescent éternel cherche dans chaque visage, paysage aussi étranger que familier.
Le temps donne son immanence à chaque image, quel que soit l’âge du souvenir. À la faveur d’une maturité adolescente de l’homme, l’artiste découvre ici comme son double lui ressemble.
Ange Leccia est un artiste aujourd’hui majeur dans l’art de l’image, du son et du silence, là où la pureté de la vision prend le pas sur la narration et tend à approcher la beauté au plus près, sans complaisance ni désir de virtuosité, le plus simplement du monde… ou comment fuir la fonction illustrative de l’image pour ne toucher que son incarnation, sa matière charnelle.
Dans une grande boite blanche, l’artiste a imaginé un nouveau dispositif de six écrans qui sait embrasser le spectateur, qui du face à face peut accepter la douce étreinte de ces images rares, souvent inédites.
Parfois retenant son souffle, comme une apnée infinie mais jamais suffocante, on se laisse aller à fredonner des airs universels populaires, devenus personnels et révélateurs de l’intime.
Vernissage
Vendredi 14 juin 2013 Ã 18h30