ART | EXPO

L’Oeuvre dessiné

25 Oct - 08 Jan 2007
Vernissage le 24 Oct 2006

Le Centre Pompidou présente la première rétrospective des dessins de Vija Celmins. De ses œuvres photo-réalistes en passant par son travail minutieux sur la mer, le désert, les planètes et les ciels de nuit jusqu’aux toiles d’araignées récentes, l’exposition réunit près de soixante-dix dessins qui illustrent l’importance de l’œuvre dessiné de l’artiste.

Vija Celmins
L’Oeuvre dessiné

Fortement inspirée à ses débuts par les Expressionnistes Abstraits, Vija Celmins réalise des peintures abstraites colorées. L’actualité de la guerre du Vietnam mais aussi le retour sur son passé la pousse à abandonner rapidement cette forme d’expression. Elle se met alors à peindre des objets de son atelier (lampe, grille-pain, réfrigérateur…) dans une palette quasi-monochrome. Parallèlement, elle commence à collectionner des images et des photographies de la Seconde Guerre mondiale qu’elle utilise dans sa peinture.

À partir de 1967, la pratique du dessin devient une de ses préoccupations majeures. Les premiers dessins découlent des peintures liées à la guerre dans lesquelles le statut de l’image d’origine n’était pas clairement dévoilé. Progressivement, Vija Celmins complexifie son propos. L’objet dessiné n’est plus uniquement une explosion atomique (Bikini, 1968) ou un dirigeable (Zeppelin, 1968), mais une photographie ou une coupure de journal : c’est-à-dire un objet rendu en deux dimensions. Le document représenté est en règle générale placé à peu près au milieu de la feuille de papier, souvent de biais ; il semble parfois avoir été froissé ou plié et, comme un véritable objet, il projette son ombre sur le fond.

Après s’être intéressée pour un temps aux premières images de la lune diffusée dans la presse, Vija Celmins cesse de dessiner des coupures de journaux. Son œuvre acquiert dès lors un aspect sériel avec les marines qu’elle réalise à partir de ses propres photographies. L’image de la mer, ainsi que les autres sujets qu’elle choisira par la suite (déserts, ciels étoilés et toiles d’araignées), possède une connotation romantique archétypale qui s’efface devant l’aspect très contrôlé et répétitif de son travail.

En 1970, Vija Celmins commence ses excursions dans le désert (Death Valley en Californie, déserts de l’Arizona et du Nouveau Mexique notamment), qu’elle photographie avant de le dessiner. À la même période, l’artiste dessine à plusieurs reprises une photographie de la constellation Coma Berenices. La série des «Starfieds» (1982-1983) ne semble plus tant liée à la transcription précise d’un ciel de nuit qu’à l’idée d’une nuit étoilée traduite dans une composition abstraite all over.

Après une pause entre 1983 et 1994 où elle revient à la peinture, Vija Celmins retrouve le dessin avec une nouvelle série de ciels de nuit. Si le sujet reste le même, la technique a changé radicalement avec l’abandon de la mine de plomb et de la préparation à l’acrylique pour le fusain et la gomme. C’est avec cette technique qu’elle aborde sa toute récente série des toiles d’araignée, thème mélancolique qui évoque l’âge et le déclin.

Publication
Vija Celmins. L’oeuvre dessiné
Editions du Centre Pompidou
Bilingue français-anglais. 168 pages. 20 x 24 cm
29,90 euros

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