AGENDA / ART
Carlotta Bailly Borg
L’Oeil charnois
L’exposition «L’Oeil charnois» de Carlotta Bailly-Borg est organisée à la galerie Alain Coulange, à Paris, avec le soutien du Cnap (Centre national des arts plastiques) dans le cadre de l’Aide à la première exposition.
Les peintures de la jeune artiste française prennent appui sur des images préexistantes pour mettre en scène un monde personnel surréaliste. Des motifs issus de la mythologie, de la culture populaire, du classicisme, de l’histoire ou encore de documents sportifs s’entrecroisent sur un même plan.
Ainsi dans les tableaux Les oxydations du monde et A Grotesque Story, des dessins empruntés à l’imagerie de l’antiquité grecque sont coupés horizontalement. Dans le premier, la partie supérieure est remplacée par des taches de couleurs abstraites tandis que dans le second, un simple tracé s’y substitue, prolongeant les contours de l’image originelle tronquée, de façon à transformer et détourner ce qu’elle représente. Ailleurs, une statuette d’Honoré de Balzac côtoie une céramique péruvienne du IVème siècle et un schéma d’utérus du moyen âge; un moule à gâteau bleu sert de support à un modèle de coiffure en noir et blanc.
Les Å“uvres résultent d’associations libres, souvent guidées par la plasticité des éléments choisis ou par l’humour voire l’absurdité qui naissent de rencontres fortuites. L’association d’idées devient association d’images qui permet de rompre la chronologie de l’histoire de l’art. Les sujets sélectionnés sont extraits de leur contexte et placés dans l’espace-temps propre à l’œuvre picturale, un nouveau champ fictionnel. Le processus de déconstruction et de reconstruction de l’image ouvrant le champ à des rebonds, analogies et renversements qui bouleversent la narration tout en affirmant sa force poétique.
A l’hétérogénéité des motifs répond une hétérogénéité de techniques : dans un même tableau peuvent cohabiter des aplats mécaniques, des touches impressionnistes ou la technique du trompe-l’œil. Une diversité technique qui renforce les sensations de mutations et de glissement et transformations. Les décalages qui s’opèrent sur la surface du tableau suggèrent qu’il y a ni bon point de vue ni bon sens.
Vernissage
Jeudi 1er septembre 2016, 18h
Informations
1, rue Charles-François Dupuis
75003 Paris.