L’exposition « L’œil la bouche et le reste » au centre d’art contemporain Passerelle, à Brest, explore le statut du visage dans le domaine chorégraphique, à travers des images issues de la danse mais aussi de la musique, du cinéma et des arts visuels.
Les enjeux poétiques du visage dans la création chorégraphique
L’exposition est pensée comme le socle de références de la pièce « L’œil la bouche et le reste », nouvelle création du chorégraphe Volmir Cordeiro. Des images de multiple nature sont mises en regard d’une partition-poème écrite par Volmir Cordeiro qui retranscrit l’introduction du début de la pièce chorégraphique.
Des films et vidéos issus du champ chorégraphique, de ceux du cinéma, de la musique populaire et des arts visuels sont librement associés pour constituer une masse de mouvements et de phrases qui affole l’œil. L’exposition nous plonge ainsi dans un lieu où le corps et le langage sont atomisés. Elle reflète dans toute leur complexité les enjeux poétiques du visage dans la création chorégraphique.
Du côté du cinéma, le court-métrage Un chien andalou de Luis Buñuel, réalisé en 1929, renvoie par son surréalisme à la dislocation des personnages, de la temporalité et de l’espace qui est à l’œuvre dans l’ensemble de l’exposition. La vidéo Figures de Laurent Goldring réalisée en 2004 en collaboration avec la chorégraphe Germana Civer, témoigne quant à elle du travail sur le corps et le mouvement étroitement lié à la chorégraphie que mène le vidéaste.
Des pantomimes de Valeska Gert à la danse contemporaine de William Forsythe
Plusieurs vidéos donnent directement à voir des performances de danseurs. Ainsi le film en noir et blanc Solo restitue celle du danseur et chorégraphe américain William Forsythe, capturée en 1995. A travers la vidéo se lit la virtuosité de l’acte photographique : la tension corporelle, la complexité des mouvements et leur intensité sont filmés au plus près. Une vidéo de trois minutes intitulée Tanzerische Pantominen, la mort et datant de 1925 montre un des numéros de danse de Valeska Gert, à travers lequel son style expressionniste, souvent provoquant, lui permet de caricaturer la bourgeoisie qu’elle rejetait.
L’exposition est complétée par une performance intitulée Une nuit des visages. Des chorégraphes tels que Marcela Santander Corvalán, Ana Rita Teodoro, Aude Lachaise, Mark Tompkins ou encore Steven Cohen présenteront des interprétations des films exposés à travers des extraits de pièces ou des formes chorégraphiques créées pour l’occasion.