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L’Objet et son lieu

Anthropolgie, architecture, arts appliqués, arts plastiques et philosophie conviés à s’interroger sur les liens qui unissent l’objet au lieu dans lequel il prend place, et qui définit sa présence et son existence. Chaque contribution démontre en quoi l’objet détermine une pratique artistique ou un geste social.

— Auteurs : sous la direction de Éliane Chiron et Claire Azéma : Benjamin Brou, Bertrand Clavez, Jean Da Silva, Fabienne Denoual, Thomas Guillaumot, Françoise Julien-Casanova, Sandrine Mahieu, Pascale Martin, Marielle Mathieu, Guillaume Pigeard de Gurbert, Stéphanie Sagot, Michel Sicard, Florent Trochel, Christelle Yet Yet-Jacquot
— Éditeur : Publications de la Sorbonne, Paris
— Collection : Arts plastiques – 5
— Année : 2004
— Format : 16 x 24 cm
— Illustrations : quelques, en couleurs et en noir et blanc
— Pages : 230
— Langue : français
— ISBN : 2-85944-487-4
— Prix : 20 €

Introduction
par Éliane Chiron (extrait, p. 9-10)

L’objet et son lieu, et non pas  » le lieu de l’objet  » rend indécidables les notions de lieu et d’objet. Y aurait-il un lieu propre à l’objet ? Ce lieu est-il fondateur d’une généalogie de l’objet ? L’objet est-il assigné à une fonction de signe vide, de passeur, et prioritairement de passeur de temps ? Á travers des contributions ayant trait à l’architecture, aux arts appliqués, aux arts plastiques, à l’anthropologie, à la musique et au cinéma, cet ouvrage s’énonce au carrefour de disciplines qui éclairent chacune à leur tour l’énigme de l’objet. Le modèle en serait La Lettre volée d’Edgar Poe, son passage d’un lieu à l’autre qui fait de l’enveloppe retournée le lieu d’un retournement de situation, de la mise en crise du réel. L’objet surgit dans l’art à travers ses transactions, ses transmutations, ses errances, sa disparition.

Interroger l’objet par le biais de son lieu le fait apparaître comme sujet de l’action (C. Azéma), dans son rapport au corps humain (E. Denoual, T. Guillaumot, M. Mathieu), instance de possibles révolutionnaires (G. Pigeard de Gurbert), signe de marronage (B. Brou), vecteur de mémoire (B. Clavez, F. Julien-Casanova, S. Mahieu, P. Martin, C. Yet Yet Jacquot), milieu oscillant entre ses bords et son centre (E. Chiron, S. Sagot, F. Trochel). Ainsi, à partir d’une « transfiguration du banal », se profile dans ces textes une migration de la notion d’objet en tant qu’elle emporte avec elle la question du lieu, en prise avec de nouveaux objets de pensée, hantés par l’histoire : histoire de l’art, histoires individuelles, histoire des peuples, histoire des mots, histoire des formes.

(Texte publié avec l’aimable autorisation des Publications de la Sorbonne)

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