Lieu de création de danse contemporaine, l’Atelier de Paris / CDCN (Centre de Développement Chorégraphique National) s’associe au Théâtre de la Bastille. Un partenariat porté par un désir conjoint de renforcer leur soutien à la production et diffusion de pièces actuelles. En avril, Temps fort danse s’installera ainsi au Théâtre de la Bastille. Pour mieux offrir l’occasion de retrouver quatre des spectacles récemment créés, ou co-créés, à l’Atelier de Paris / CDCN. Au menu : For Claude Shannon de Liz Santoro et Pierre Godard ; This Duet That We’ve Already Done (So Many Times) de Frédérick Gravel ; Radical Light de Salva Sanchis et A Kind of Fierce de Katerina Andreou. Pour un Temps fort danse célébrant la mise en commun des outils de répétition et représentation. Et ce, afin de pouvoir continuer d’accompagner et diffuser les artistes en résidence, sur plusieurs saisons notamment.
Temps fort danse : avec Liz Santoro et Pierre Godard ; Frédérick Gravel…
Actuellement artistes associés à l’Atelier de Paris / CDCN, Liz Santoro et Pierre Godard reprennent ici leur spectacle chorégraphique For Claude Shannon (2016). Une pièce qui s’empare de la théorie de l’information du mathématicien et ingénieur américain Claude Shannon (1916-2001). Récurrences, redondances, entropie, bruit… Autant d’éléments rythmiques contribuant à la construction de l’information. Explorant les ponts entre signaux électriques neuronaux, textes et mouvements de danse, For Claude Shannon compose ainsi un vocabulaire chorégraphique exploratoire. Tandis qu’avec This Duet That We’ve Already Done (So Many Times) (2015), le chorégraphe Frédérick Gravel livre un duo léger ou affleure la poésie. En compagnie de la danseuse Brianna Lombardo, Frédérick Gravel fait alors naître un langage du contrepoint. Où la maladresse assumée de l’un est compensée par la gracile dextérité de l’autre. Poétisation du banal, le naturel devient l’élément du trouble, entre désinvolture et vulnérabilité.
…Salva Sanchis ; Katerina Andreou : l’Atelier de Paris au Théâtre de la Bastille
Le chorégraphe espagnol Salva Sanchis reprend quant à lui son spectacle Radical Light (2016). Une pièce rythmique enlevée, articulée autour des notions de pulsations. La lumière, le son (une techno minimale montant en intensité) et les danseurs, au nombre de cinq, s’emparent d’une scène simplement structurée par un tapis orange vif. Pour une danse concentrée sur la question du rythme, entre variations et modulations énergétiques. Tandis que se propage entre les interprètes quelque chose de l’ordre de l’ondulation. Avec la pièce chorégraphique A Kind of Fierce (2016) [Une sorte de férocité], la chorégraphe Katerina Andreou livre pour sa part un solo complexe. Ici, le langage serait peut-être celui du larsen visuel. Comme un miroir reflétant un miroir, A Kind of Fierce mobilise une autoréflexivité aiguë. « C’est une danse où je cherche à trouver ce qui m’échappe. » Pour une Temps fort danse mettant ainsi en tension les quadrillages langagiers, rythmiques, chorégraphiques.