Communiqué de presse
Maurice Blaussyld, Michael Pfisterer, Jonathan Binet, Nate Harrison
Livret II
Irmavep Club présente à la galerie Art: concept du 26 février au 26 mars son «Livret II», second épisode d’un cycle d’expositions itinérantes initié en 2011 et dont le premier «Livret» s’est tenu à la galerie schleicher+lange du 8 janvier au 26 février.
Pour ce nouveau «Livret», nous avons réuni quatre artistes: Maurice Blaussyld et Michael Pfisterer qui étaient déjà présents dans le «Livret I» et dont les travaux sont ici associés à ceux de Jonathan Binet et Nate Harrison.
Si la phrase en exergue du «Livret I» était la réplique sans cesse ressassée de Bartleby «I would prefer not to» , celle qui pourrait caractériser le Livret II serait l’affirmation de Marshall McLuhan «the medium is the message».
Nate Harrison est un artiste et un écrivain new-yorkais qui développe dans sa recherche son intérêt pour l’analyse des moyens de production culturels et les processus créatifs liés aux médias électroniques. Son travail dresse ainsi, au travers de l’histoire des médias, un portrait de notre modernité. Il fait directement écho à la phrase de McLuhan, en soulignant la place relative de la transmission du message sur celle prépondérante du médium lui-même.
Son film Aura Dies Hard (Or: How I Learned to Stop Worrying and Love the Copy), 2010, dont le titre est un commentaire ironique de l’ouvrage de Walter Benjamin, L’OEuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique s’attarde sur les différents supports matériels qui ont marqué depuis son origine, ce que l’on qualifiait il y a encore peu, d’art vidéo tout en soulevant la question de la matérialité de l’oeuvre.
C’est une question également présente dans le travail de Maurice Blaussyld, sous une forme quelque peu différente. La part matérielle de son oeuvre parfois étrangement familière est, pour reprendre la définition de Benjamin lorsqu’il a donné une définition à son concept d’aura, «la manifestation d’un lointain quelle qu’en soit sa proximité».
Les images de Michael Pfisterer, the fall of the bodies near the earth sont des planches d’études nous livrant sous tous les angles des objets issus d’instituts de mathématiques. Ils sont la représentation physique de modèles mathématiques dont il n’est laissé à voir ici que le substitut matériel d’équations abstraites. Ces objets échoués sont tels des coquilles vides, véhicule d’une pensée auquel l’accès semble irrémédiablement perdu. Les travaux de Jonathan Binet sont eux aussi les traces d’expériences réalisées pour la plupart dans l’espace d’exposition.
Les matériaux qui définissent la peinture comme médium, à savoir, la toile, le châssis et la peinture elle-même sont à eux seuls l’unique sujet d’épuisement de sa recherche. Éprouvées dans des confrontations physiques chorégraphiées répondants à des à des protocoles empiriques, ces peintures nous laissent devant les esquisses de pièces qui paradoxalement relèvent plus du théâtre de l’absurde que de la peinture elle-même.
critique
Livret II